« La tête du serpent » frappe encore les relations franco-algériennes

L'ancien ambassadeur français en Algérie pense que Macron, malgré les "revers" que son pays a subis dans sa relation avec l'Algérie, insiste à chercher, à tout prix, un rapprochement avec elle, comme s'il croyait être le seul capable d'y parvenir, malgré l'échec de tous ceux qui l'ont précédé à l'Élysée, de Charles de Gaulle à François Mitterrand et après lui Jacques Chirac,

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Mohamed Moslem

Dès qu’un rayon de retour à la stabilité des relations franco-algériennes a commencé à se profiler avec la mention de la visite du président Abdelmadjid Taboune en France, puisqu’il a reçu une invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, lors de la dernière visite du ministre français de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, en Algérie, l’ancien ambassadeur français, Xavier Driencourt, s’est précipité pour raviver la sédition entre les deux pays.

Dans sa contribution intitulée « Derrière la visite du président algérien à Paris, la question de l’accord d’immigration de 1968 ? », publiée (comme d’habitude lorsqu’il s’agit de nuire aux relations franco-algériennes) dans le journal français « Le Figaro », Driencourt écrit : « l’idée d’une visite du président algérien à Paris semble se concrétiser, selon la toujours bien informée journaliste, Catherine Nay. Selon ces indiscrétions, l’ambassadeur français à Alger aurait transmis au président Tebboune une nouvelle invitation de son homologue français pour visiter Paris. »

La récente sortie du diplomate français a eu lieu après la dernière réunion du comité mixte franco-algérien chargé du dossier de la mémoire à Constantine il y a environ une semaine, montrant des développements en faveur de la tendance à apaiser les guerres de mémoire liées à la période d’occupation française, ce qui est contraire à ce que Driencourt, et les lobbies de droite derrière lui, souhaitaient voir.

« Gérald Darmanin, qui a visité Alger en novembre, aurait confirmé cette invitation pour le printemps, probablement après le Ramadan. Cette visite prévue pour avril, puis mai, puis juin 2023 a été constamment reportée. Cette insistance française souligne uniquement l’importance que Paris et Alger attachent à ce projet. Mais quel intérêt la France a-t-elle dans une telle visite ? Et quel intérêt pour l’Algérie, qui n’a cessé d’insulter Paris ? », a écrit le diplomate français.

L’ancien ambassadeur français en Algérie pense que Macron, malgré les « revers » que son pays a subis dans sa relation avec l’Algérie, insiste à chercher, à tout prix, un rapprochement avec elle, comme s’il croyait être le seul capable d’y parvenir, malgré l’échec de tous ceux qui l’ont précédé à l’Élysée, de Charles de Gaulle à François Mitterrand et après lui Jacques Chirac. Il (Macron) veut faire de ce rapprochement une réalité pendant le mandat actuel, quel qu’en soit le coût, c’est-à-dire malgré le rejet, les insultes et les critiques venant de l’autre côté de la Méditerranée.

L’auteur du livre « L’énigme algérienne » déplore que cette cour assidue de la France envers l’Algérie soit assortie d’un manque de coopération dans la lutte contre l’immigration illégale, en échange de plus de visas pour les Algériens, malgré le rapprochement de l’Algérie avec la Russie, et malgré l’ingérence algérienne dans la politique interne française, selon ses dires, le tout dans l’espoir que « l’Algérie nous aidera dans la région du Sahel ».

Cependant, la contradiction dans les propos du diplomate français est rapidement révélée et exposée lorsqu’il considère la visite du président Tebboune en France comme une ingérence dans les affaires internes de son pays pour des considérations circonstancielles, bien qu’aucune visite d’un chef d’État dans un autre pays ne soit considérée comme une ingérence dans les affaires intérieures, et si l’on considère le point de vue de Driencourt comme acceptable, qu’en est-il de la visite du président Macron en Algérie l’été dernier ?

Lorsque Driencourt revient à l’exploration des relations franco-algériennes, son unique et éternel problème demeure l’accord de 1968 sur l’immigration, qu’il a utilisé comme son cheval de Troie, ou l’appât que la droite française utilise pour apparaître dans ses nombreuses plateformes médiatiques lorsqu’elle veut nuire aux relations franco-algériennes.

De plus, le diplomate français estime que la poursuite de la mise en œuvre de l’accord de 1968 « constituera en elle-même une victoire énorme pour le président algérien », qui « essaiera de marquer des points dans le dossier de la mémoire », enregistrant un développement la semaine prochaine, avec l’annonce par le comité mixte franco-algérien de plusieurs mesures représentées par ; la restitution d’une partie des archives de l’ère ottomane et de certains crânes de combattants de la résistance algérienne placés dans des musées français, dans une scène dénuée de valeurs humaines.

Source : Echourouk, 01/12/2023

#Algérie #France #Macron #Tebboune

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