Le Gabon, cinquième. Qui sera le sixième ?

En Afrique de l'Ouest, une démocratie de façade, appuyé par la France, perpétue l'ordre néocolonial.

Etiquettes : Gabon, Mali, Burkina Faso, Niger, CEDEAO, France, Ali Bongo,

Alors que la CEDEAO, poussée par Macron, se prépare visiblement à intervenir militairement au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum à son poste, voilà que les militaires d’un pays faisant partie de cette même organisation ouest-africaine déposent Ali Bongo du Gabon, dernier « roi » d’une longue dynastie qui a régné sur le pays sans partage et durant des lustres. C’est aussi un coup supplémentaire porté aux intérêts de la France, grande « amie » du Gabon.

Alors que le dictateur déchu a appelé ses concitoyens à « faire du bruit », ces derniers sont certes sortis en masse mais c’est plutôt pour fêter ce renversement et montrer leur soutien aux militaires.

Il y a quelques jours, nous annoncions que d’autres coups d’État allaient secouer les régimes de ces pays où une démocratie de façade, appuyé par la France, perpétue l’ordre néocolonial. Des dirigeants impopulaires et corrompus sont imposés par la pratique de la triche aux élections et le maintien d’institutions non représentatives.

La décision ferme des nouvelles autorités d’annuler les résultats des élections, dissoudre toutes les institutions et fermer les frontières montre qu’ils n’agissent pas à la légère et qu’ils ont bien appris la leçon des précédents coups d’État du Mali, Burkina Faso, Guinée et Niger.

Ce qui se passe en Afrique francophone est le résultat de décennies de mauvaise gouvernance, de corruption et de pillage étranger des richesses nationales. Les peuples africains, et notamment leurs jeunesses, veulent un ordre nouveau, non plus basé sur une démocratie de façade qui justifie toutes les dérives, mais totalement tourné vers le développement, la justice et le progrès.

Les peuples africains ne veulent plus de cette « démocratie » car ils ont compris que c’est un moyen de perpétuer la domination étrangère. Une démocratie qui apporte l’injustice, le chômage, l’humiliation n’est bonne qu’à enrichir les plus riches et à assouvir l’appétit féroce des véritables patrons d’une économie partagée entre les oligarchies locales et celles de Paris.

En l’absence de forces politiques représentatives – toujours combattues et marginalisées par les pouvoirs fantoches-, ce sont les forces armées، et notamment les jeunes officiers patriotes, qui prennent l’initiative des changements salutaires.

Il appartiendra, plus tard, à ces forces de rétablir l’ordre constitutionnel et de fonder un système démocratique réel et représentatif qui fera avancer ces pays dont le potentiel en richesses naturelles et humaines est immense.

Quoi que fera l’impérialisme pour arrêter ce processus en marche, l’Afrique semble avoir retrouvé le sens de la marche de l’Histoire. Une seconde indépendance que les peuples fêtent dans la joie et un espoir retrouvé pour bâtir de nouveaux rêves.

M.F.

Source

#Gabon #Niger #Mali #BurkinaFaso #Guinée #Tchad #Putsch

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*