L’UE prise la main dans le sac. Elle finance l’abandon de migrants dans le désert

Les révélations d'un collectif de journalistes, Lighthouse Reports, dont le travail a été publié dans les médias internationaux dont Le Monde et Washington Post, a conclu à la responsabilité de l'UE dans l'arrestation et l'abandon de dizaines de milliers de migrants en plein désert au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie.

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L’Union européenne est bel et bien un acteur décisif dans les maltraitances dont sont victimes les Africains.

La campagne européenne dirigée contre les pays d’Afrique du Nord sur la question des droits bafoués des migrants africains n’est rien d’autre qu’un arbre de «consternation» qui cache une forêt de cynisme occidental. En vérité, l’Union européenne est bel et bien un acteur décisif dans les maltraitances dont sont victimes les Africains. Une enquête fouillée a mis en lumière l’architecture de la traite humaine dans le continent où les Européens tiennent le rôle de bailleurs de fonds. Les révélations d’un collectif de journalistes, Lighthouse Reports, dont le travail a été publié dans les médias internationaux dont Le Monde et Washington Post, a conclu à la responsabilité de l’UE dans l’arrestation et l’abandon de dizaines de milliers de migrants en plein désert au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie.

La participation de l’Union européenne tient au financement de ces pratiques qui contredisent les droits de l’Homme. Le collectif de journalistes a conclu au fait que «l’Europe soutient, finance et participe directement à des opérations clandestines menées dans les pays d’Afrique du Nord pour abandonner chaque année des dizaines de milliers de Noirs dans le désert ou dans des régions reculées afin de les empêcher de venir dans l’UE». Le déchaînement des ONG occidentales contre l’Algérie à chaque accompagnement de migrants aux frontières par les autorités algériennes devient, de fait, suspect devant leur silence sur la complicité de l’Union européenne dans le «système de déplacement de masse» rendu possible «grâce à l’argent, les véhicules, l’équipement, le renseignement et les forces de sécurité fournies par l’UE et les pays européens». Les attaques médiatiques de ces dernières semaines, ciblant particulièrement l’Algérie, la Tunisie et épargnant le Maroc, est un fait aggravant contre l’UE qui, visiblement, assume pleinement sa gestion, à la limite criminelle, du flux migratoire en Afrique en direction du Vieux-Continent.

Mise mal à l’aise par ces révélations à charge contre des pays promouvant les droits de l’Homme et donnant des leçons à l’humanité entière, la Commission européenne, par la voix de son porte-parole, Eric Mamer, reconnaît «une situation (…) difficile, qui est mouvante et sur laquelle nous allons continuer à travailler». Pris la main dans le sac, l’instance décisionnelle de l’UE, qui critique la Chine sur les Ouïgours, sanctionne la Russie, condamne la Tunisie pour l’arrestation d’une influenceuse et doute de la régularité des élections en Afrique, est elle-même complice du drame des migrants des pays subsahariens.

Les résultats des investigations journalistiques accablent lourdement l’Union européenne car ils attestent que les migrants sont «appréhendés en raison de la couleur de leur peau». Un délit de faciès que la Commission européenne reconnaît comme indice probant. Cette même instance est également au courant que les personnes arrêtées sont «emmenées dans des bus et conduites au milieu de nulle part, souvent dans des zones désertes et arides», sans eau, ni nourriture. C’est exactement dont est injustement accusée l’Algérie par des ONG à la sole de cette même Commission. Celle-ci n’ignore pas qu’avec l’argent qu’elle donne, les migrants sont «vendus à des trafiquants d’êtres humains et à des gangs qui les torturent contre rançon». La boucle est ainsi bouclée.

Lighthouse Reports a basé son travail sur des entretiens réalisés avec plus de 50 migrants, venus de pays d’Afrique subsaharienne ou d’Afrique de l’Ouest. Ces derniers ont «identifié le caractère systématique et raciste des pratiques», surtout par des passeurs marocains. Des sources haut placées ont révélé aux enquêteurs l’impossibilité de garantir la traçabilité des fonds européens. L’Europe le savait et a détourné le regard tant que le «boulot était bien fait».

La Commission européenne a choisi la posture de l’autruche, et son porte-parole a jeté la pierre aux «pays partenaires» pour se dédouaner. Ce sont «des Etats souverains et contrôlent leurs forces nationales», a-t-il justifié. Pourtant, l’UE est prompte à s’ingérer dans les affaires d’autres Etats souverains et ceux-là mêmes qu’elle paie pour réguler les flux migratoires, lorsque ses intérêts le recommandent.

L’UE dit rappeler l’engagement des pays partenaires à respecter le droit international et les droits humains. Mais, en réalité, c’est le cadet de ses soucis. Comme l’est d’ailleurs la situation à Ghaza où elle n’a pas hésité à dénoncer le mandat d’arrêt émis par la CPI contre Natanyahu.

L’Expression

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