Dans 10 ans, la nourriture des Espagnols dépendra du Maroc

VOX pide la suspensión inmediata del acuerdo agrícola con Marruecos

L’Europe est vouée à la dépendance alimentaire, et les experts indiquent que « ce qui est vraiment frustrant, c’est que ce soit l’UE elle-même qui finance la création de nouvelles terres au Maroc », rapporte Voz Populi. « Le potager marocain soutenu par l’UE condamnera l’Espagne à devenir importatrice nette de tomates. « Concurrence déloyale et lois démagogiques » : comment l’Europe en est arrivée à tuer le secteur agricole », a-t-il ajouté.

Ce sont des jours clés pour le secteur agricole, indique Voz Populi. « Après de multiples avertissements, émeutes et grèves, ils ont finalement réussi à atteindre le Parlement européen ce jeudi, où ils se sont enfin réunis avec Ursula Von der Leyen pour tenter de trouver une solution aux émeutes qui se multiplient dans toute l’Europe. Dans ce contexte, le secteur agricole espagnol lance un avertissement : si les choses ne changent pas, et il reste très peu de marge, les Espagnols dépendront de pays tiers pour se nourrir dans dix ans. En particulier, ils mettent en garde contre la perte de notre indépendance en à peine une décennie aux mains du Maroc, qui continue de recevoir des subventions de l’Europe ».

C’est ce qu’a officiellement communiqué l’association indépendante SOS Rural, après une réunion sectorielle à Madrid au cours de laquelle le désastre auquel assiste le secteur primaire espagnol a également été signalé, indique-t-il. « Les principales organisations agricoles européennes, dirigées par la Coordinadora Europea Vía Campesina (ECVC), ont également transmis ce message à l’Union européenne lors d’une réunion avec les institutions communautaires, précédée d’une manifestation de tracteurs sur la Place de Luxembourg ».

Au cours de la réunion, l’alerte a également été lancée sur « le désastre auquel assiste le secteur primaire espagnol ». Selon SOS Rural, qui regroupe des représentants du secteur sans aucune affiliation politique, les ‘maux’ du secteur se résument ainsi : moins de terres cultivées, moins de récoltes, et par conséquent, des hausses constantes des prix alimentaires, entraînant une diminution de la consommation de fruits et légumes.

Natalia Corbalán, porte-parole de SOS Rural, explique que « l’une des principales causes de ce grand problème est le démantèlement accéléré de la production alimentaire en Espagne, tant agricole que d’élevage ».

Un exemple clair et représentatif est celui des tomates, car, comme l’a reconnu la Commission européenne lors de la réunion de l’Observatoire du Marché de la Tomate de l’UE, même les Espagnols ne consommeront pas leurs propres tomates. Comme ils l’ont alors communiqué, une chute de 21,5 % de la superficie consacrée à la culture de la tomate et de 22 % de sa production est prévue en Espagne d’ici 2035. Cela se produira, entre autres raisons, pendant que la production et l’importation de tomates du Maroc augmentent, car elle a augmenté de 52 % de 2013 à 2022 (passant de 365 695 à 557 225 tonnes).

« L’exemple évident de la tomate, qui est un cas parmi tant d’autres dans notre potager, prouve que nous sommes condamnés à ce que notre alimentation de base et quotidienne dépende de tiers et de leurs caprices politiques. Et que l’Espagne, un pays qui a été une puissance mondiale, ne sera pas capable de produire des aliments pour répondre aux besoins de sa propre population », ajoute Corbalán.

L’experte, avec laquelle Vozpópuli a été en contact, a ajouté, en relation avec tout ce qui se passe dans le secteur agricole du ‘vieux continent’, que « les politiques européennes provoquent leur propre suicide », car le cas de la tomate peut s’appliquer à tout autre produit, comme la viande. Et elle ajoute : « Ce qui est vraiment frustrant, c’est que ce soit l’UE elle-même qui finance la création de nouvelles terres cultivables au Maroc pour externaliser la production, tandis que le monde rural espagnol et européen agonise ».

Le secteur en a assez, étouffé par l’inflation, la sécheresse, et surtout par une Union européenne qui le mène au suicide avec des politiques agraires mortifères. « Des conditions de production inégales, en disposant de produits phytosanitaires interdits dans l’UE ou en permettant des conditions de travail semi-esclavagistes, font que les produits du Maroc ou de l’Égypte inondent le marché européen et ajoutent un facteur d’insécurité alimentaire autrefois surmonté », souligne la porte-parole de SOS Rural.

Pour toutes ces raisons, les associations rurales exigent une « réponse politique forte et unie du secteur agricole espagnol » pour éviter son effondrement, comme cela se produit déjà en Allemagne, en France ou en Italie. L’Espagne connaît des problèmes très similaires à ceux de ces pays. « Les éleveurs de notre pays se voient contraints de sacrifier leur cheptel en raison d’une réglementation de protection animale qui rend impossible le maintien des exploitations ; les exigences irrationnelles des écologistes liquident l’agriculture ; l’activité agricole est criminalisée, et, en même temps, les portes sont grandes ouvertes à l’arrivée massive de produits surtout en provenance du Maroc », déclare l’organisation susmentionnée.

Un message très similaire est envoyé par Asaja, qui a également exprimé sa « profonde préoccupation et son désaccord » face aux « critiques continues et croissantes » provenant de la France envers le secteur agricole espagnol. Selon Asaja, ces accusations, parmi lesquelles figurent celles du Premier ministre, Gabriel Attal, qui s’est déjà référé à la « concurrence déloyale » de certains pays, ou de Ségolène Royal, ancienne ministre française qui qualifie les produits biologiques espagnols d' »imbuvables » et de « faux bio », sans aucune base probante, ont créé un besoin urgent d’action et de réponse de la part du gouvernement espagnol.

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