Zineb El Rhazoui perd le Prix Simone Veil suite à ses tweets sur Gaza

Répondant au retrait de son prix de Simone Veil, Zineb El Rhazoui a répondu par un long texte, conclu par «Je laisse l’Histoire vous juger. Quant à moi, je réaffirme ici que mon combat pour la liberté […] est un combat universel qui s’adresse à tous. Je vous rends votre prix Simone Veil car il est désormais entaché de sang».

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L’ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui, a reçu en 2019 le Prix Simone Veil pour son combat inlassable contre l’islam radical. Aujourd’hui, elle le perd suite à des déclarations sur Gaza.

« Simone Veil-prix 2019/révoqué en 2023 pour dénoncer les massacres israéliens à Gaza », indique le texte que Zineb El Rhazoui décrit sur son profil X. La journaliste franco-marocaine a reçu le Prix Simone Veil, qui récompense chaque année une femme méritoire de la région Île-de-France, pour son combat contre l’islamisme. Cependant, Valérie Pécresse, la présidente de la région parisienne, a décidé de le lui retirer « en concertation avec les héritiers de Simone Veil ».

C’est Aurélien Veil, un petit-fils de la légendaire femme politique française et survivante de l’Holocauste, qui a sonné l’alarme. Il était indigné par un message qu’El Rhazoui a publié sur X, dans lequel elle établissait un parallèle entre les sionistes et les nazis : « Les sionistes ont perfectionné la science du génocide. Ils ont amélioré le modèle nazi », peut-on lire au-dessus de photos d’Auschwitz, d’Hitler et de Netanyahu.

« Ma grand-mère a lutté pour transmettre le souvenir de l’Holocauste et empêcher que ce génocide soit minimisé », a réagi Veil. Pécresse était d’accord et qualifie les récentes déclarations d’El Rhazoui sur le conflit à Gaza de « scandaleuses et choquantes ». Ainsi, selon elle, El Rhazoui n’était plus digne du Prix Veil.

« La femme la plus menacée »

« C’est pour moi un honneur de vous rendre ce prix », réagit El Rhazoui dans une longue lettre enflammée, « car ce prix, censé récompenser mon engagement pour la liberté de pensée et d’expression, ne reconnaît que mon droit de critiquer l’extrémisme musulman et veut me priver de mon droit de dénoncer l’extrémisme juif ou toute autre idéologie haineuse. » Elle estime qu’elle honore désormais plus que jamais l’héritage de Simone Veil en condamnant « les crimes de masse de tout régime fanatique ».

El Rhazoui a une voix bien affirmée. Au Maroc, où elle est née, la journaliste s’est attiré la colère du régime en raison de son rôle dans le Mouvement du 20 Février, qui réclamait plus de justice sociale et de démocratie au Maroc, ou avec son pique-nique en plein ramadan, avec lequel elle voulait contester la loi qui punit d’une amende ou d’une peine de prison toute personne qui pèche publiquement contre le jeûne. Elle a été arrêtée pour prostitution – car elle vivait en concubinage – mais a pu quitter son pays avec une ONG norvégienne.

Peu de temps après, elle a commencé à travailler à Paris en tant que journaliste pour l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, elle était en vacances au Maroc lorsque ses collègues de la rédaction ont été abattus. Elle était déjà critique envers l’islam. Elle l’est devenue encore plus. Cela a valu à « la femme la plus menacée de France » une protection policière 24 heures sur 24. Elle est passée à la télévision, où elle participe principalement à des débats sur CNews, une sorte de version française de Fox News américaine. Elle y a trouvé des « alliés » dans sa lutte contre l’islam radical, qui la déçoivent maintenant avec leur « double standard », dit-elle dans une interview récente sur son soutien radical aux Palestiniens de Gaza avec le magazine Marianne. « Ce sont des pseudo-laïques qui ont pris la défense de l’armée israélienne et qui trahissent dans ce conflit leur humanité, leurs valeurs et la tradition diplomatique française. »

Elle voit à nouveau ce double standard dans le retrait de son prix. « Pour moi, Simone Veil signifie ‘Plus jamais ça’. ‘Plus jamais ça’ pour toute l’humanité, y compris les Palestiniens, car les Palestiniens sont des êtres humains comme vous et moi », a-t-elle écrit auparavant. « Si le Prix Simone Veil signifie que vous exprimez seulement votre indignation pour les victimes innocentes du 7 octobre, et non pour celles du 8 octobre, 9 octobre, 10 octobre, 11 octobre, … jusqu’à aujourd’hui, alors je ne le veux pas », dit-elle. « Je vous rends votre prix, car il est maintenant souillé de sang. »

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