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LE CAIRE, 3 septembre (Reuters) – Le ministère de la Défense de l’Algérie a déclaré dimanche que sa garde côtière avait tiré des coups de semonce avant de tirer directement sur un homme en jet-ski qui est entré dans les eaux algériennes, lors d’un incident ayant fait deux morts selon un rescapé.
L’incident a eu lieu mardi après que cinq hommes aient pénétré dans les eaux algériennes en jet-skis près de la station balnéaire marocaine de Saïdia, à la frontière de l’Algérie, selon Mohamed Kissi, qui a survécu à la fusillade.
Le ministère de la Défense de l’Algérie a publié sa version des événements dans un communiqué dimanche. « Après de multiples tentatives, des coups de feu ont été tirés sur un jet-ski », a déclaré le ministère. Il a ajouté qu’un autre corps atteint de blessures par balles avait été retrouvé mercredi.
Kissi, s’exprimant dans une vidéo publiée par le site d’information marocain le360, a déclaré que le groupe d’amis avait été approché après la tombée de la nuit par un navire gouvernemental algérien.
Il a affirmé avoir entendu le bateau tirer sur le groupe et a déclaré que son frère Bilal, 29 ans, et un autre homme, Abdelali Mchiouer, 40 ans, avaient tous deux été abattus.
Un autre membre de leur groupe, Smail Snabi, a été détenu par les autorités algériennes, a ajouté Kissi.
La frontière entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994 et les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis que Alger a rompu ses liens avec Rabat en 2021.
« Étant donné que la zone frontalière maritime est le théâtre d’une intense activité de gangs de trafiquants de drogue et de criminalité organisée, les membres de la garde côtière ont tiré des coups de semonce », a ajouté le communiqué algérien.
Kissi a contesté la version algérienne. « Je n’ai pas entendu de coups de semonce. J’ai seulement entendu des coups de feu qui ont tué directement mon frère Bilal », a-t-il déclaré à Reuters dimanche.
Il a dit qu’Abdelali Mchiouer avait également été tué. Le père de Mchiouer a déclaré qu’ils attendaient toujours que son corps soit remis pour lui rendre les honneurs funèbres qu’il mérite.
Les autorités marocaines ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas commenter l’affaire, la qualifiant de question judiciaire. Le procureur marocain a déclaré enquêter sur l’ « incident violent ».
Mohamed et Bilal Kissi, ainsi que Smail Snabi, qui est présumé avoir été arrêté, détiennent chacun la double nationalité marocaine et française, ont rapporté les médias locaux.
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Le Conseil national des droits de l’homme du Maroc a condamné le meurtre et a appelé à la libération de Snabi, condamné « rapidement » à 18 mois de prison.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré avoir appris la mort de l’un de ses ressortissants et la détention d’un autre en Algérie et être en contact avec les familles ainsi qu’avec les autorités du Maroc et de l’Algérie.
Le corps de Bilal Kissi a été retrouvé par des pêcheurs marocains et il a été enterré près de la ville orientale marocaine d’Oujda mercredi, a déclaré son frère.
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