Le Maroc s’attend à une nouvelle année difficile

Tags : Maroc, Economie marocaine, climat des investissements, pouvoir d’achat, comportement des consommateurs, IDE, commerce extérieur, structure de l’environnement économique

Les prix élevés des matières premières et la faiblesse du baromètre économique de l’UE assombrissent l’humeur économique du Maroc. Le secteur agricole pourrait compenser cela.

16/02/2023

Par Michael Sauermost | Casablanca

-Développement économique : Le secteur agricole devrait permettre au baromètre économique de remonter
-Investissements : Des perspectives incertaines pour 2023
-Consommation : la hausse des prix a un impact de plus en plus négatif
-Commerce extérieur : les flux commerciaux augmentent dans les deux sens
-Développement économique : Le secteur agricole devrait permettre au baromètre économique de remonter

Le Maroc, dépendant des importations d’énergie, souffre également gravement de l’inflation importée, compte tenu de la hausse des prix du pétrole, du gaz et du charbon. Non seulement les consommateurs, mais aussi les entreprises industrielles ressentent les effets de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Des goulots d’étranglement logistiques et des coûts plus élevés sont également perceptibles.

L’institut de recherche marocain Policy Center for the New South estime que le royaume pourrait avoir perdu environ 2 points de pourcentage de son produit intérieur brut (PIB) réel d’ici 2022. L’industrie d’exportation est également dépendante de la situation économique en Europe. Et celui-ci n’a pas l’air rose.

Néanmoins, les analystes s’attendent à une reprise modérée pour 2023. Le secteur agricole en particulier devrait assurer à nouveau la croissance après une année de sécheresse. On s’attend également à ce que l’économie puisse bénéficier de la hausse des prix du phosphate, un important produit d’exportation. Le Maroc possède les plus grandes réserves connues de phosphate au monde.

De plus, le tourisme pourrait reprendre. À l’été 2022, ce sont surtout les Marocains vivant à l’étranger qui ont provoqué un renouveau en tant que vacanciers chez eux. En 2023, la reprise de l’industrie devrait se poursuivre sur une base soutenue.

Des prévisions solides pour 2023 et 2024
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un taux de croissance du PIB réel de 3,1 % pour le Maroc en 2023. Après tout, cela signifierait une augmentation d’environ 2 points de pourcentage par rapport au résultat de près de 1 % de l’année précédente. Dans son projet de budget pour 2023, le gouvernement table sur une croissance de 4 %. La banque centrale, Bank al-Maghrib, est un peu plus prudente à 3,3%. Pour 2024, elle ne s’attend pas à des sauts majeurs, mais au moins à un niveau similaire à celui de l’année en cours avec une croissance du PIB de 3%.

En 2023 et 2024, le Trésor public restera particulièrement grevé par les dépenses sociales. Cependant, le gouvernement vise à ramener le déficit budgétaire au niveau d’avant le coronavirus. Elle est donc confrontée au défi de réduire les subventions. Les entreprises publiques doivent également conclure des partenariats public-privé pour réduire les dépenses budgétaires. Il est peu probable que les deux soient abordés avant 2024.

Le déficit budgétaire pourrait passer de 5,3 % l’année précédente à 4,7 % du PIB en 2023, avant de ne descendre probablement en dessous du seuil de 4 % qu’en 2025. En septembre et en décembre 2022, Bank Al Maghrib a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage. Au début de l’année, il était de 2,5 %.

Evolución económica de 2021 a 2023 en Marruecos (variación real con respecto al año anterior en porcentaje)

La mise en place de la nouvelle charte des investissements est attendue avec impatience. La charte élaborée par le gouvernement prévoit de porter la part du secteur privé dans les investissements du tiers actuel aux deux tiers. Selon une enquête auprès des producteurs du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la majorité des industriels des catégories mécaniques, métallurgiques et chimiques poursuivent des plans d’investissements plus importants que l’année précédente. Dans l’ensemble, cependant, 72% des entreprises s’attendent à ce que l’activité d’investissement stagne ou même diminue en 2023.

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#Maroc Economie #Crise #Inflation