Algérie. Le sort tragique d’une jeune fille à Guelma – Maria Benmadani, féminicide, Chaïma,
Elles sont maintenant 53 femmes tuées depuis janvier 2021. C’est le nombre recensé par la page Facebook Féminicide Algérie qui fait un travail louable, parfois meilleur que celui des médias classiques qui évoquent peu les multiples souffrances et violences faites aux femmes algériennes.
Maria Benmadani est en effet la 53e victime de féminicide en Algérie. Il s’agit d’une jeune fille de 19 ans, sauvagement tuée et brûlée à Oued-Zenati, dans la wilaya de Guelma. La victime a subi des tortures et des violences extrêmes avant d’être froidement brûlée par son assassin. Ce dernier l’a en effet aspergé d’essence avant d’y mettre le feu, rapporte Féminicide Algérie. Originaire d’El-Khroub dans la wilaya de Constantine, Maria est orpheline de père. Sa mère demande actuellement que justice soit faite. Le tragique sort de la jeune fille ressemble incroyablement à celui de Chaïma, tuée le 1er octobre 2020. L’histoire se répète. Chaïma, qui était aussi âgé de 19 ans, a subi des violences physiques, un viol et a également fini brûlée. Si l’assassin de Chaïma aurait eu la peine qu’il méritait, celui de Maria aurait-il osé tuer une femme à la fleur de l’âge ?
Retour sur l’affaire de Chaïma
L’assassinat odieux de la jeune Chaïma avait fait réagir beaucoup de médias, notamment la presse étrangère qui a déploré le triste sort de la victime, mais aussi la banalisation des violences faites aux femmes en Algérie. Selon Nadia Aït Zai, juriste et fondatricedu Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef), il existe encore des lacunes juridiques en termes de protection de la femme contre la violence. Sachant que l’assassin de Chaïma est un repris de justice, Nadia Aït Zai estime que s’il “avait été mis sous surveillance après sa première agression, ce crime aurait pu être évité”. De nouveaux outils administratifs et juridiques s’imposent alors pour endiguer les féminicides, les agressions et tout type de violences faites aux femmes. Par ailleurs, le débat autour de la peine de mort avait resurgi suite à la sauvageri dont avait été victime la jeune fille. Une partie de l’opinion publique estime qu’il s’agit de la “solution idéale pour éradiquer les assassinats, les crimes, mais aussi les kidnappings d’enfant”.
Le Midi libre, 12/12/2021
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