Confidentiel: Le ministre de la justice française “au service ” du Maroc dans l’affaire Pegasus

DIA-25 juillet 2021: Comme à son habitude, le média électronique Mediapart a mis le doigt là ou sa fait mal, en révélant les relations étroites entre le garde des sceaux français et le Roi Mohamed VI. 

En effet, le média électronique français a révélé que le Maroc possède dans le gouvernement français, un ministre acquis à sa mauvaise cause, mettant l’accent sur un risque de conflit d’intérêts. Comment les plaintes françaises et même algériennes vont être reçu en France, si le garde des sceaux est acquis à la cause du Makhzen? 

Au moment où le Maroc est accusé ouvertement d’avoir cherché à espionner les téléphones d’Emmanuel Macron, d’une quinzaine de ministres, d’autres personnalités politiques et de journalistes, l’actuel ministre de la justice français, Éric Dupond-Moretti est jusque là considéré comme l’avocat privilégié du roi Mohammed VI.  

Avocat depuis 1984, Éric Dupond-Moretti s’est fait connaître en écumant les cours d’assises pendant trois décennies, obtenant nombre d’acquittements.  Éric Dupond-Moretti connu pour choix pour une clientèle haut de gamme, a  défendu la République du Gabon, le roi du Maroc Mohammed VI, le président de Djibouti Ismail Omar Guelleh, des dignitaires monégasques, mais aussi Bernard Tapie, Jérôme Cahuzac, Georges Tron, Patrick Balkany ou Alexandre Djouhri. Des clients qui ne s’attendaient certainement pas à ce que leur zélé défenseur devienne un jour le ministre de la justice de la France.

Initié notamment par Robert Bourgi, il a offert ses services à plusieurs chefs d’État africains, dont Mohammed VI. Il rejoint le petit cercle des avocats français du royaume, aux côtés de deux « historiques», Ralph Boussier et Yves Repiquet.

En 2015, par exemple, celui que l’on surnomme encore « Acquittator » court les plateaux télé et les studios radio pour dénoncer une tentative de chantage exercée par deux journalistes contre le monarque chérifien.

Il écorne, au passage, la présomption d’innocence d’Éric Laurent et Catherine Graciet, alors gardés à vue. Depuis, les deux journalistes ont été renvoyés en correctionnelle pour « chantage ». Dans ce dossier, le royaume est désormais représenté par Antoine Vey, l’ancien associé d’Éric Dupond-Moretti.

En 2016, Éric Dupond-Moretti devient le défenseur de Saad Lamjarred, célèbre chanteur marocain accusé de viol. C’est le roi Mohammed VI en personne qui a recommandé l’avocat et qui va même jusqu’à payer ses honoraires. Interviewé par le magazine marocain Telquel en 2017, au Sofitel de Rabat, l’avocat confirmait avoir été « contacté par le Palais » pour cette affaire, sans avoir eu toutefois de « contact direct avec Sa Majesté ». Me Dupond-Moretti abandonne ce dossier en 2018, comme il l’annonce au site marocain Le 360, proche du pouvoir et du Makhzen.

Cette même année, « Acquittator » est appelé à la rescousse par des confrères pour défendre Taoufik Bouachrine, directeur du prestigieux quotidien arabophone Akhbar Al Youm. C’est un des journalistes trop indépendants aux yeux du pouvoir marocain à être visé par une plainte pour viol. L’avocat français invoque un «agenda chargé» pour décliner. Le 10 novembre 2018, au terme d’un procès jugé « inéquitable» par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, Taoufik Bouachrine est condamné à 12 ans de prison ferme pour « traite d’êtres humains », « abus de pouvoir à des fins sexuelles », « viol et tentative de viol ». Un an plus tard, sa peine est alourdie, en appel, à 15 ans de prison ferme.

D’autres affaires l’occupent. En 2019, Me Dupond-Moretti s’indigne publiquement, au nom de Mohammed VI, de rumeurs « malveillantes» et de « fausses informations » qui courent sur le roi et son ex-épouse, Lalla Salma. Celle ci demeure invisible depuis un certain temps. Des rumeurs font état d’un départ de Lalla Salma, qui serait empêchée de voyager avec l’une de ses filles, retenue au Maroc. Le roi et son ex-épouse sont « scandalisés » par « des assertions extrêmement graves »,fait aussitôt savoir le ténor, qui rappelle qu’il s’agit d’un «acte passible de poursuites pour diffamation» et confirme, au passage, leur divorce. Un an plus tard, en décembre 2020, c’est en tant que ministre de la justice, cette fois, qu’il se rend au Maroc, pour parapher un accord sur les mineurs isolés. Avant de signer le document, Éric Dupond Moretti tient à souligner la « relation très forte » qu’il entretient avec le Maroc et la « signification particulière » de son déplacement.

Comme si de rien n’était, la coopération judiciaire avec le Maroc, un État autoritaire, désormais accusé d’avoir espionné les plus hautes autorités françaises, est donc incarnée à ce jourLe garde des Sceaux est-il destinataire de remontées d’informations pour d’éventuelles procédures judiciaires en France concernant Mohammed VI et d’autres personnalités marocaines ? Le ministre de la justice sera-t-il tenu informé de l’évolution de l’enquête préliminaire ouverte le 20 juillet à Paris dans cette affaire d’espionnage massif de téléphones portables imputée notamment à l’État marocain? Toutes ses questions posés par Mediapart pour connaitre le véritable sens de la justice en France.  

DIA-Algérie, 25/07/2021

Etiquettes : Maroc, France, Espionnage, Erid Dupond-Moretti, Pegasus, NSO Group, 

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