Maroc-Algérie: Le Maghreb du petit roi

Saïd BOUCETTA

Quel Maghreb propose le Makhzen? Il laisse faire les trafics en tout genre. Ses barons empoisonnent toute la jeunesse de la région, financent le terrorisme et organisent la traite des Subsahariens. 
Le Maghreb de Mohammed VI se résume en un ramassis de brigands qui font leur loi au Maroc, irriguent près de 20% de l’économie du pays et favorisent un système de corruption unique en son genre. Quel avenir veut édifier Mohammed VI pour son royaume et ses compatriotes? 
Il agite devant eux le mythe de la marocanité du Sahara occidental, établit des relations avec l’entité sioniste pour mieux les terroriser, leur impose une posture d’éternels sujets et maintient le système du baise-main pour mieux les avilir. Il ne leur demande jamais leur avis sur un territoire que l’Espagne a arraché à ses ancêtres monarques, comme elle l’a fait pour Ceuta et Mellila. 
Au contraire de ces deux enclaves, qu’il n’ose jamais réclamer à Madrid, il s’entête à vouloir annexer le Sahara occidental, après que les nombreux rois qui l’ont précédé sur le trône ont abandonné les habitants de ces territoires à leur triste sort tout au long de la longue nuit coloniale. Les Sahraouis ont mené un combat héroïque contre l’occupant. Ils ne l’ont pas vaincu pour se transformer en sujets du roi. Mais comme son père, Mohammed VI sait choisir ses «guerres». L’Algérie, dont il a, un temps, réclamé une partie du territoire, est trop forte pour lui, comme l’est l’Espagne d’ailleurs. La stratégie du petit roi consiste donc à contourner les obstacles.
Comment agit-il? il lâche ses sujets, qu’il a affamés, à l’assaut de l’enclave espagnole de Ceuta. Il envoie ses ministres, ses ambassadeurs et son armée de hackers en «guerre verbale et électronique» contre l’Algérie pour, pense-t-il, déstabiliser le pays. Face à Alger et Madrid, Rabat use donc de moyens détournés à l’effet de satisfaire l’obsession d’un monarque qui feint d’oublier que la question sahraouie est du ressort exclusif de l’ONU. Le Makhzen croit qu’en agitant l’émigration ou qu’en finançant quelques individus pro-sionistes contre son voisin, il forcera la main à deux pays qui n’ont objectivement aucun lien direct avec la question d’autodétermination du peuple sahraoui.
Mohammed VI s’est allié à Israël dans l’espoir de trouver un soutien à son projet colonialiste. Mais il doit savoir que le régime de l’Apartheid a fait exactement la même chose. Israël n’aide personne. Il se sert. Il détruit et finit par perdre…Avis aux Marocains.
L’Expression, 17/07/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, normalisation, 

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