Tchad: Après la mort d’Idriss Deby, les rebelles rejettent toute transition dirigée par son fils

Le prix du pouvoir à tout prix. Finir de façon atroce quand on ne sait pas se ménager une porte de sortie.

30 ans de pouvoir et on en veut encore. Triste tout simplement.

On oublie qu’on est arrivé à bord d’un char et que les conducteurs de char il y en a à profusion dans l’armée tchadienne.

Le dictateur tchadien Idriss Deby a été tué ce mardi 20 avril 2021 dans les combats qui opposent ses forces aux rebelles tchadiens depuis plusieurs jours.

La prise de la capitale N´Djamena ne serait plus qu´une question d´heures, face à la débandade des troupes de Déby après l´annonce de sa mort.

Pas plus tard qu’hier la TV nationale tchadienne annonçait la victoire de Deby à la présidentielle du 11 avril dernier avec un score avoisinant les 80%, sans opposition. Après plus de 30 années passées au pouvoir, Déby s’appretait à effectuer un 6e mandat !

Connection ivoirienne, 29 avr 2021

Au Tchad, plusieurs généraux tués avec Déby, la transition sous Mahamat Idriss rejetée par le FACT

La rébellion tchadienne qui rejette la transition mise en place par ce qui reste du clan Déby Itno à N´Djamena, a publié la liste de plusieurs hauts gradés de l’armée tués ou portés disparus à la suite des combats de ces dernières 72 heures.
Les combats intenses qui ont coûté la vie aux dictateurs Idriss Deby se déroulent toujours ce mardi au Tchad. Selon nos informations, les colonnes de rebelles se trouveraient à moins de 100 km de N´Djamena, la capitale du pays.

Actualité Ivoire

GUERRE AU TCHAD ET ÉCLAIRAGE : Qui est Mahadi Mahamat Ali, le fondateur du FACT ?, Par Babacar Justin Ndiaye

La rébellion aussi offensive que soudaine, dans le sillage de l’élection présidentielle au Tchad, a tiré les observateurs de la torpeur profonde dans laquelle le règne interminable du Président et non moins Maréchal Idriss Déby les avait inéluctablement plongés. Le ruisseau de sang et le panorama de la mort sont là, dramatiquement envahissants. Une succession de scènes tragiques qui couvrent les cartes, cachent les dessous de cartes et masquent certains acteurs et leurs parrains proches ou lointains.

Depuis 1964-1965, l’Histoire des rébellions chroniques au Tchad a révélé des hommes qui ont tenu – suivant des durées variables – le haut du pavé médiatique et politique. Parmi lesquels figurent Ibrahim Abatcha (tué au combat par la Légion Étrangère), le Docteur Abba Siddick, Hissène Habré, Goukouni Weddèye, Ahmet Acyl, et autre Acheik Ibn Omar. La liste est emblématique, mais non exhaustive. Sans oublier, bien sûr, Idriss Déby qui a été successivement militaire, maquisard et chef de l’État.

En ce mois d’avril 2021, l’homme qui est aux avant-postes de la guerre soudaine contre le régime trentenaire de Ndjaména est très peu connu en dehors des hautes sphères diplomatiques, des milieux cloisonnés du Renseignement international et des cercles politiquement branchés de la Diaspora tchadienne. Son nom, son profil, son parcours et, surtout, les traces de son itinéraire fournissent une mine d’informations sur les jeux et les enjeux de toutes sortes qui conditionnent le futur immédiat du Tchad post-Déby.

Né en 1964, Mahadi Mahamat Ali appartient au grand groupe ethnique des Goranes, à l’instar de Hissène Habré. Il vit à Rennes, en France, en compagnie de son épouse et de ses enfants. Rennes où il a décroché un Master en Gestion. C’est le côté cour tout à fait tranquille de sa vie.

En revanche, le côté jardin de Mahadi Mahamat Ali est moins lisse et moins linéaire. Féru de politique et frénétique dans l’engagement, le fondateur du Front pour l’Alternance au Tchad (FACT) a flirté avec tous les mouvements de rébellions armées des années 2000. À ce titre, il a côtoyé les Herdimi et autre Nouri qui ont fait le coup de feu dans le Tibesti ou le long de la frontière tchado-soudanaise.

Toutefois, c’est au lendemain du renversement de Kadhafi par la France de Nicolas Sarkozy que Mahadi Mahamat Aly a pris son envol. Depuis 2011, il a multiplié les séjours en Libye et longtemps bivouaqué à Benghazi sous la protection du fameux Maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Avec Haftar, le futur Président du FACT a combattu contre le gouvernement de Tripoli présidé alors par Fayez el-Sarraj. Avec Haftar, il a partagé les mêmes parrains que sont la France et le Qatar. Deux pays en duo dans le dossier libyen.

Du reste, on murmure qu’à travers une certaine division du travail ou un certain partage des rôles, c’est Paris qui aiguillonne stratégiquement la guerre de Mahadi Mahamat Aly ; tandis que Doha la finance à coups de millions de dollars, pour acquérir pas moins de 800 Toyota Land-Cruiser, des stocks d’armes et des tonnes de munitions. Au moment où cet article est publié, le chef du FACT, Mahadi Mahamat Ali, est signalé dans la petite agglomération de Tanoua, une bourgade à cheval sur la frontière entre la Libye et le Tchad.

L’Histoire ne se répète pas. Néanmoins, elle bégaye. La chronologie rappelle que que la France a installé puis balayé tous les Présidents qui se sont succédé à la tête du Tchad. De François Tombalbaye à Idriss Déby, en passant par le Général Félix Malloum et Hissène Habré. Sans oublier les chefs d’État de Transition comme Lol Mahamat Choua, Goukouni Weddèye et Jean Alingué.

Justement, Idriss Déby qui a de la mémoire, doit faire maintenant des cauchemars, avec le souvenir de son avènement au Pouvoir, en décembre 1990, au détriment du Président Hissène Habré. En effet, c’est à l’issue d’une rencontre dans l’Île de Crête, en Grèce, entre François Mitterrand et Mouammar El Kadhafi que le sort de l’actuel locataire de la Prison de Cap Manuel (Hissène Habré) a été scellé, avec un modus operandi jusque-là invariable : Kadhafi avait payé les équipements militaires, Gaafar El Nimeiri avait offert le Soudan comme base arrière et la France avait dépêché l’agent Paul Fontbonne de la DGSE pour épauler Idriss Déby dans son raid victorieux. Question : Paris a-t-elle présentement programmé Mahadi Mahamat Ali comme, hier, elle avait programmé Déby et déprogrammé Habré ?

Indiscutablement l’armée gouvernementale a saucissonné puis déchiqueté une colonne rebelle qui s’est aventurée loin de ses bases, jusque dans le Kanem, sans un flux continu de la logistique. Il n’empêche que l’alerte reste chaude et préfigure un sursis pour un Maréchal utile dans le Sahel mais usé par trois décennies de surplace politique.

alkuma.info

Crise politico-militaire au Tchad : Situation confuse à N’Djamena

A N’Djamena, la capitale du Tchad, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Les rumeurs sur une entrée imminente des rebelles dans la capitale sèment le chaos dans la matinée du lundi 19 avril 2021. Selon plusieurs sources contactées sur place, des écoles ont préféré libérer leurs élèves.

L’axe du Palais présidentiel [centre-ville] est bloqué à la circulation, tandis que des chars sont aperçus sur certains axes et ronds-points, mentionne le journal Alwihda.

Depuis plusieurs jours, des rumeurs sur la progression de groupes rebelles en provenance de la Lybie sur la capitale préoccupe la population. Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Cherif Mahamat Zene se veut rassurant : « Il n’y a rien, absolument rien, qui puisse justifier la panique dont est prise une partie de la population à cause de la propagande malveillante entretenue sur les réseaux sociaux ». « J’appelle donc au calme », déclare le ministre, dont les propos sont rapportés par Alwihda.

Au Tchad, l’éventuel sixième mandat du président Idriss Déby Itno ne passe toujours pas. Le dimanche 11 avril 2021, alors que l’élection présidentielle se tenait dans ce pays de l’Afrique centrale, un groupe rebelle dénommé Front pour l’alternance et la cohésion au Tchad (FACT), en provenance de la Libye, a lancé les hostilités.

Le FACT, ce groupe politico-militaire, qui veut une alternance au pouvoir, a indiqué vouloir marcher sur N’Djamena, rapporte le journal Tchad Info. Depuis plusieurs jours, ce groupe multiplie des communiqués de presse. Dans leur sortie médiatique du dimanche 18 avril 2021, cette force armée a donné des instructions.

« Nous rassurons la population de la ville de N’Djamena et sa couronne notamment le personnel diplomatique, les agents de l’Organisation des Nations unies, les partenaires, les expatriés travaillant au Tchad de garder leur calme et d’éviter tout déplacement non impérieux à l’extérieur de la ville de N’Djamena. Nous invitons également les parents d’élèves de garder provisoirement leurs enfants à la maison et ceci jusqu’à nouvel ordre », a indiqué le coordonnateur politique de la communication du FACT, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol.

Les 2 et 3 février 2008, N’Djamena était tombée entre les mains des rebelles, qui ont tenté de renverser le régime du président Idriss Déby Itno, venu au pouvoir le 1 décembre 1990 suite à un coup d’Etat.

Conakry Planète, 19 avr 2021

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