Algérie.- Législatives: Le RND confiant dans la victoire

Le Rassemblement national démocratique ne semble point développer le moindre complexe par rapport à son passé. Parti symbole collé au régime déchu de Bouteflika, ou appareil réservoir du système, le RND veut se relancer maintenant grâce aux élections législatives anticipées du 12 juin prochain.

Son patron, Tayeb Zitouni, se dit optimiste sur les chances de sa formation lors de prochaines joutes, ne craignant ni vote sanction, ni défaite accablante. L’image collée au parti a sans doute été l’une des premières épreuves de la nouvelle direction. Une image qui ne lui fait plus peur. La base militante et surtout l’encadrement ont été victimes de ce passé et la réputation, tout comme l’envergure du parti, s’est considérablement ternie.

Aujourd’hui, passé le choc politique du hirak et le rejet populaire, le RND s’emploie à restructurer ses rangs, à défendre un discours novateur, dit du ” consensus responsable”, à réapproprier une nouvelle légitimité électorale et reconstruire un programme démocratique.

ce samedi, lors d’une rencontre avec la commission chargée des préparatifs des législatives, au siège du parti, le président du RND se veut rassurant quant à l’avenir politique et électoral de sa formation. Selon ses assertions, le parti qui fut dirigé pendant vingt ans ( sauf quelques mois d’intermèdes de Bensalah après une fronde interne en 2012) par l’ex Premier ministre Ahmed Ouyahia, aujourd’hui incarcéré et condamné pour plusieurs affaires, demeure une force intacte. Il dirige 500 APC et une dizaine d’APW, présent encore avec plusieurs sénateurs, le RND semble être sûr de sa machine lors des prochaines législatives.

D’ailleurs, l’exercice de parrainage, qui est l’une des épreuves test pour un parti politique, a été un grand succès. En quelques jours, le parti a engrangé plus de 60.000 signatures, attirant de milliers de demandes d’adhésion dont des jeunes cadres des deux sexes et des universitaires.

Zitouni a évoqué, lors de cette réunion, que pas moins de 1300 dossiers de candidats sont déjà validés, en attendant de centaines d’autres les prochains jours. Il a estimé que la direction nationale a laissé toute la liberté aux structures régionales et locales dans la confection des listes et dans tout le processus de choix des candidatures et les parrainages. Sans pour autant exclure quelques actions d’entraves émanant de pontes du parti au niveau de certains bureaux locaux, estimant qu’il s’agissait de vieux reflexes hérités du règne de la bande. Selon lui, le RND demeure un “réservoir des élites et des cadres”.

Pour Zitouni, le parti est capable de garder sa force politique et une présence certaine dans le futur parlement. Il se dit même que le RND fera partie d’une majorité présidentielle, qu’il refuse une démarche façonnée vers l’opposition.
Participationniste, presque pragmatique, le patron du RND sait que c’est le moment d’effacer les anciennes dérives de Ouyahia ou de Bouchouareb, qu’il faut les dénoncer, quitte à assumer des discours proches du mouvement populaire du hirak.

D’ailleurs, le RND semble assumer maintenant un langage politique qui défend la ligne actuelle du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, se disant proche de ses engagements et ses promesses. Visiblement, le parti de Bensalah veut garder sa vieille proximité politique et institutionnelle avec les hautes sphères décisionnelles.

Le Jeune Indépendant, 11 avr 2021

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