Grand angle : Le mérite de la clarté

 Dernière colonie en Afrique occupée par le Maroc depuis 1975, le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 dans la liste des territoires non autonomes et donc éligibles à l’application de la Résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. Sur cette base, force est de reconnaître que la question sahraouie ne peut être plus claire. Et pourtant, en dépit de cette clarté et, partant, au traitement qu’il y a lieu de réserver à ce dossier, certains, heureusement rares, feignent 47 ans après de l’ignorer et continuent à se demander si le règlement du conflit sahraoui ne pourrait pas être résolu à travers une autre solution que celle revendiquée par les Sahraouis et prônée par les Nations unies. Ainsi, ces parties pensent que ce dossier pourrait être réglé sur la base d’une autre solution, et que le Maroc tente par le biais d’un «lobbying de luxe» d’imposer en dépit de toute logique et du droit international. Et 47 ans après, ceux pour qui le problème du Sahara occidental ne souffre d’aucune ambiguïté continuent à se demander pourquoi l’on ne permet pas aux Sahraouis de décider de leur sort via l’organisation d’un référendum d’autodétermination. D’autant que le peuple sahraoui et son combat mené sur tous les plans pour arracher son indépendance ne sont pas une création de l’esprit. Du reste, ceux qui, à l’instar du Maroc et de ses soutiens, misent sur le temps, espérant qu’il fera tomber dans l’oubli la lutte des Sahraouis doivent savoir que leur calcul est faux. Et que leurs desseins sont voués à l’échec. Ce conflit qui «n’a que trop duré» ne saurait aussi avoir de «délais de prescription», a tenu à la souligner le Président Tebboune lors de son allocution devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA). Plus encore pour le politiste Saidj, cité par l’APS, «la volonté sahraouie dans tous ses aspects militantiste, militaire et diplomatique est celle qui triomphera à l’avenir». Une volonté telle que toutes les manœuvres de Rabat ne pourront réussir à casser. Aujourd’hui, les Sahraouis, poussés dans leurs derniers retranchements, ont repris les armes. Mais l’option de la lutte armée n’est pas irréversible et le retour aux négociations n’est pas impossible pour autant. Les Sahraouis demeurent disposés à reprendre le chemin des pourparlers. A la condition toutefois que la solution qui leur sera proposée tienne compte de leur revendication première, à savoir avoir le droit de disposer de leur destin à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination conformément aux résolutions de l’UA et de l’ONU.

Nadia K.

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