Dernière colonie d’Afrique

Il fallait qu’une nation remette le Maroc à sa place. L’Algérie, à travers son président de la République, a dit les quatre vérités sur la gravité qui prévaut dans le nord de l’Afrique. La question du Sahara occidentale est en effet un dossier solide de décolonisation du continent que le Maroc tente de détourner. La gravité est dans les conséquences sur le terrain de l’irrespect des résolutions de l’Onu, mais également dans le comportement inadmissible de certaines puissances occidentales et de quelques Etats africains, anciennement colonisés et qui se complaisent dans une honteuse posture de compromission ave un Etat colonial.

Le chef de l’Etat n’est pas allé par trente six chemins. Restant dans la tradition algérienne de soutien aux causes justes, Abdelmadjid Tebboune a rappelé ses paires d’un fait historique, dont l’Algérie a été un acteur de premier plan. «L’Afrique qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’Apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial», a-t-il affirmé, mettant tous les chefs d’Etat dont les pays ont accédé à l’indépendance d’assumer leur responsabilité historique. Il est, en effet, incongru de regarder ailleurs au moment où un peuple réclame son droit légitime à l’autodétermination. Pareille posture peut être confortable pour les anciennes puissances coloniales. Chassées par la volonté des peuples des contrées qu’ils avaient soumis à l’esclavage, ils ne sentiraient pas le besoin de défendre la dernière colonie d’Afrique. D’ailleurs, on le voit au quotidien, leur soutien au Maroc est scandaleusement ostentatoire. Ils vont jusqu’à fermer les yeux sur le commerce criminel de la drogue pour pouvoir se faire quelques bénéfices sur le dos d’un peuple colonisé.
Cela est entendu. Mais l’attitude de certains dirigeants de pays africains relève de la lâcheté, voir de la trahison à la cause des indépendances. Ces présidents qui, contre quelques prévilèges personnels, ont accepté de fouler au pied les principes humanistes et révolutionnaires qui ont permis la naissance de leur propres nations doivent être dénoncés. L’Algérie et d’autres pays libres d’Afrique demeurent fidèles au serment des combattants africains pour la liberté. Aujourd’hui, il faut redonner à l’esprit humaniste et révolutionnaire un second souffle pour libérer le dernier peuple du continent du joug colonial marocain.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 11 mars 2021

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*