Sahara Occidental : Les médias sahraouis face à la désinformation de l’occupant marocain

Les médias sahraouis ont pu, grâce à des preuves matérielles (sons et images), faire face aux mensonges de l’occupant quant à la situation en territoires occupés et à fournir assez de données aux organisations, aux gouvernements, aux instituts d’études et à la presse internationale. Cette démarche allait mettre le Maroc dans l’embarras et dévoiler le vrai visage de ce régime despotique et sa politique d’agression à l’encontre du peuple sahraoui. 

De nos envoyés spéciaux à Tindouf M. Boukebcha et M. Rabie
Depuis le début, les médias sahraouis ont toujours accompagné leur peuple dans les différentes étapes qui ont marqué sa longue lutte pour la liberté et l’indépendance. En dépit des conditions difficiles, de l’exil et du manque de moyens, ils ont toujours cherché à s’adapter aux exigences et aux circonstances dictées par les données de chaque étape. En somme, ils auront contribué à orienter et à mobiliser les forces vives, fait face à la guerre psychologique menée par l’occupant marocain, en dénonçant ses pratiques ainsi que les mensonges et la propagande véhiculés par les médias du régime marocain. Parce que toute cause juste, particulièrement une cause de la dimension de celle du peuple sahraoui, a toujours besoin d’être portée et défendue par la parole ou la prise de position, l’information militante reste le meilleur outil pour la porter et la défendre à travers une parole sincère et des positions claires. aussi, et partant du fait que la vérité ne saurait être occultée, l’information sahraouie militante met l’accent sur les questions de fond de la cause de leur patrie, convoquant l’histoire du peuple, sa résistance héroïque ainsi que sa légitimité juridique reconnue par l’ensemble des organisations internationales et onusienne. Elle mène ainsi une véritable bataille médiatique pour rétablir la vérité à force d’arguments et de preuves tangibles et pour faire échec aux assertions et autres allégations distillées par la machine propagandiste marocaine qui alimentent certains médias occidentaux en fausses informations et rumeurs pour occulter la réalité de l’occupation marocaine au Sahara occidental, faite de violations des droits de l’homme et des persécutions et crimes commis à l’encontre du peuple sahraoui dont le calvaire se poursuit. 
Après avoir été ignorées par l’opinion publique du fait de la chape de plomb imposée aux médias, les violations commises par le Makhzen dans les territoires sahraouis ont fini par être révélées au grand jour grâce à l’action des médias sahraouis qui ont réussi à briser l’embargo imposé aux territoires sahraouis occupés, à faire connaître la juste cause du peuple sahraoui, à gagner la sympathie et le soutien de l’opinion publique internationale, à dénoncer les violations marocaines des droits de l’homme dans les zones occupées et la spoliation illégale de ses richesses et ressources naturelles et à faire échec aux allégations de l’occupant, diffusées quotidiennement pour discréditer la lutte du peuple sahraoui. 
Source d’information crédible 
Les médias sahraouis ont pu, grâce à des preuves matérielles (son et image), faire face aux mensonges de l’occupant quant à la situation en territoires occupés et à fournir assez de données aux organisations, aux gouvernements, aux instituts d’études et à la presse internationale. Cette démarche allait mettre le Maroc dans l’embarras et dévoiler le vrai visage de ce régime despotique et sa politique d’agression à l’encontre du peuple sahraoui. Pour le journaliste de la télévision sahraouie, Abdati Labat Rachid, les médias sahraouis sont un cumul d’une longue et riche expérience qui leur a permis, grâce au contact avec les médias internationaux, d’améliorer leur performance et d’obtenir de bons résultats. Ils ont acquis la capacité de «dévoiler les mensonges et de faire que l’information présentée soit une source crédible pour tous les grands journaux, quotidiens et agences de presse, les organisations internationales d’envergure mais aussi certaines instances des Nations unies et ce, en dépit du manque de moyens et de certaines contraintes, particulièrement les empêchements de l’occupation marocaine». 
Parmi les facteurs de succès des médias sahraouis, désormais au cœur de la bataille pour faire échec aux plans et violations de l’occupation marocaine et contrecarrer la férocité et la propagande des médias du Makhzen, il y a lieu de citer leur haute crédibilité, grâce à une information objective étudiée, loin de toute exagération, dramatisation ou aggravation des faits, s’appuyant sur la transmission des faits par l’image ou le son sans interférer directement sur l’événement. Ce qui leur a conféré davantage de confiance et a fait d’eux une source sûre et crédible pour les médias et les organisations internationaux défendant les droits de l’homme et des journalistes. 
Faire face aux abus de l’occupant 
Les médias sahraouis font face à divers dépassements des forces d’occupation marocaines. Dans les territoires occupés, les médias sahraouis s’acquittent de leurs missions à l’abri des regards de l’occupant car ne pouvant opérer à découvert en raison de la répression et des arrestations dont sont victimes leurs journalistes et professionnels de l’information. Ces derniers activent dans une totale clandestinité, notamment pour la prise d’images qui se fait, encore une fois, loin des regards des organes de renseignements marocains. Selon le directeur de la Télévision nationale sahraouie, M. Mohamed Salem Ahmed Laâbid «en dépit des harcèlements de l’occupant marocain, la présence des équipes journalistiques en territoires occupés est une nécessité vitale pour plusieurs considérations. Il est question de briser l’embargo médiatique et militaire imposé aux territoires occupés par l’occupant marocain pour empêcher l’entrée des journalistes étrangers, ainsi que de dénoncer les violations de l’occupant». 
Dans ce contexte, les journalistes participant à la journée d’étude, organisée le 22 octobre 2020 à Tindouf, sur le thème «Le droit à l’expression des peuples en lutte pour l’indépendance : l’exemple du peuple sahraoui», ont unanimement reconnu que les contraintes auxquelles sont exposées les équipes de journalistes en territoires occupés du Sahara occidental sont une atteinte délibérée, organisée par le régime du Makhzen, pour faire taire la voix de la justice et l’empêcher de transmettre à l’opinion publique l’héroïsme et les acquis du peuple sahraoui et dévoiler, dans le détail, les crimes commis par ses troupes. Ils soulignent que ces tentatives de faire taire l’information nationale crédible, en la prenant pour cible, est une autre preuve qui témoigne du rôle de cette dernière et de sa présence au cœur de la vraie tranchée, celle qui mène à la libération. Les journalistes sahraouis savent qu’ils sont ciblés d’une manière ou d’une autre, mais sont cependant bien déterminés à faire prévaloir la vérité, quel qu’en soit le prix à payer. 
Nouveaux médias sur le front de la résistance 
Les poursuites et atteintes flagrantes et interminables dont sont victimes les médias traditionnels ainsi que l’embargo médiatique continu imposé par les autorités d’occupation à l’encontre des médias sahraouis en particulier, et internationaux en général, ont poussé les journalistes sahraouis à recourir à des moyens alternatifs et populaires qu’offrent les nouveaux médias, pour couvrir les évènements se déroulant dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les médias sahraouis militants ont pu, grâce à cette stratégie, gagner la bataille de l’image et du son et déjouer le système d’information de l’occupant, fondé sur la falsification, la désinformation et la manipulation des faits, ainsi que sur la propagande tendancieuse concernant le combat sur le terrain et sur le plan politique. 
Ces moyens alternatifs consistent en l’exploitation et l’utilisation des nouvelles techniques sur les réseaux sociaux et les nouveaux médias pour faire face à la propagande marocaine, répondre à ses mensonges avec des arguments et des preuves et contourner le black-out médiatique imposé à la cause nationale. C’est ce qui a été confirmé par le ministre sahraoui de l’Information, porte-parole du gouvernement, qui a déclaré : «Aujourd’hui, les médias traditionnels, comme la radio, la télévision, les agences de presse, le journal ne sont plus les supports les plus influents. Dans un monde où les technologies de la communication et l’avènement de l’internet, des satellites et des smartphones font rage, les réseaux sociaux se sont imposés comme un des outils d’information pour le Sahara occidental en lutte». Lors de la journée d’étude organisée citée précédemment, les membres du réseau national des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple sahraoui n’ont pas manqué de souligner la nécessité pour chaque citoyen sahraoui, notamment en territoires occupés, d’exploiter les réseaux sociaux et les nouveaux médias dans le but de contrecarrer la propagande marocaine tendancieuse, riposter à ses mensonges avec des arguments et des preuves et faire face au black-out imposé à cette juste cause. a ce propos, la journaliste Hiba Daoudi, membre du réseau, affirme que «l’exploitation de l’espace bleu s’impose comme une nécessité vitale pour faire face à l’armée cybernétique marocaine et briser le black-out imposé à la cause sahraouie mais aussi lever le voile sur des faits occultés, notamment en territoires sahraouis occupés». 
Face à l’agressivité de l’occupant marocain, les réseaux sociaux sahraouis militants ont pu dénoncer les pratiques répressives des différents organes de sécurité marocains contre les manifestants sahraouis pacifiques. Ils ont consigné ces dépassements comme une preuve irréfutable de la justesse du combat du peuple sahraoui, d’une part, et en démentant les allégations de l’occupant, sa propagande et les prétendues œuvres de développement dans ce territoire enclavé et fermé à la presse, aux associations des droits de l’homme et aux délégations parlementaires internationales, d’autre part. En dépit de leur récente expérience dans ce domaine, les Sahraouis ont pu, grâce à l’exploitation des plate-formes des réseaux sociaux comme outils de lutte, dénoncer l’occupation marocaine, faire connaître à l’opinion publique internationale leur juste cause et gagner davantage de sympathisants dans différentes parties du monde. 
Si l’occupant marocain et ses affidés cherchent à détourner les regards de la cause sahraouie qui est une question de survie d’un peuple cherchant à se libérer du joug colonial, les médias sahraouis militants en territoires occupés sont guidés par la conviction ancrée en la justesse et la sacralité de la cause pour laquelle lutte tout un peuple, avec tous les moyens et méthodes intègres. L’histoire, la réalité des faits et le parcours des nations soumises à la domination et à la colonisation, indiquent que toutes les justifications des oppresseurs et la diversité des méthodes employées pour parvenir à leur fin n’empêcheront pas la justice de finir par triompher. Tôt ou tard, la lueur de la liberté rayonnera dans le ciel et sur la terre du peuple Sahraoui, mettant fin à la nuit coloniale car la liberté est sa destinée. Le peuple sahraoui s’autodéterminera en choisissant souverainement sa voie comme il vaincra l’occupation. 
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