Colonisation marocaine du Sahara occidental : la posture de Rabat menace la paix dans la région

A quelques semaines de la fin de l’expiration du délai accordé par le Conseil de sécurité dans sa résolution d’avril dernier, aux autorités coloniales marocaines, pour que celles-ci se conforment au Droit international, en autorisant le retour du personnel du segment politique de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qu’elles ont expulsé, Rabat persiste dans sa fuite en avant, en maintenant le cap de sa politique expansionniste dans la région du Nord Afrique.
Bénéficiant du soutien de la France, qui préside actuellement le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), Rabat vient de récidiver, dans sa violation du Droit international et des résolutions de l’ONU, en procédant à détourner le but de la mission technique, dépêchée par l’ONU, à la ville sahraouie occupée, Lâayoune, pour préparer le retour effectif du personnel de la Minurso dans les territoires sahraouis occupés. 
Les autorités coloniales marocaines se sont confinées dans le rôle de guide touristique pour les membres de la délégation onusienne en question, rendant impossible l’accomplissement du travail pour lequel la mission technique a effectué ce déplacement. Une des manœuvres marocaines dénoncée par le représentant du Front Polisario, auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, intervenant à la session du Comité onusien de décolonisation, tenue au Nicaragua. Indiquant que «l’information dont nous disposons est que les autorités marocaines ont tenté de détourner cette mission technique de son but», le responsable sahraoui, a ajouté, que les autorités coloniales marocaines « ont également contourné les discussions techniques» en orientant, a-t-il affirmé «la rencontre avec la mission de l’ONU vers un débat politique» sur le Sahara occidental, sortant ainsi du cadre fixé par l’ONU à cette mission technique. 
Ne manquant pas, plus loin, de souligner qu’ «encore une fois les singeries du Maroc démontrent que Rabat continue de miser sur le gain de temps », le représentant du Front Polisario à l’ONU, avertissant que « la puissance occupante (Maroc : NDLR) a opté pour une confrontation avec la communauté internationale» ; dans le but, poursuit-il «de mettre un terme au processus de paix, et de faire basculer la région vers les pires scénarios» a averti Ahmed Boukhari. Rappelant que la résolution, adoptée en avril dernier, par le Conseil de sécurité, a souligné «l’urgence» du retour du personnel du segment politique de la Minurso, dans les territoires sahraouis occupés, Rabat persiste dans ses violations des résolutions de l’Onu et dans sa non coopération selon les règles et le Droit international avec l’institution onusienne et ses organismes, dont les entraves rencontrées, par le personnel de la commission technique de l’ONU, dans sa mission dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine. 
Pour le responsable du Front Polisario à l’ONU «le Conseil de sécurité doit agir maintenant, et ne pas attendre jusqu’au 30 Juillet (délai accordé à Rabat :ndlr)» a-t-il lancé, devant les membres du Comité de décolonisation de l’ONU, mettant en grade, contre « le maintien de la colonisation du Sahara occidental », occupation marocaine du Sahara occidental, depuis 1975, qu’il qualifie « de crime international contre le peuple sahraoui» et poursuit-il « une menace permanente pour la paix et la sécurité régionales » a relevé Ahmed Boukhari. 
Rappelant que la résolution du Conseil de sécurité, d’avril dernier, souligne l’urgence de rétablir la Minurso dans la plénitude de son mandat, à savoir l’organisation d’ un référendum d’autodétermination au Sahara occidental pour une question de décolonisation inscrite, faut-il le noter, sur le registre de l’ONU, depuis 1966. 
Lors de cette session du Comité onusien de décolonisation, le représentant du Front Polisario à l’ONU, a formulé deux propositions aux membres dudit Comité. Il s’agit, d’organiser une « session extraordinaire sur la question sahraouie, pour la première proposition, d’Ahmed Boukhari et de l’envoi d’une mission dans les territoires occupés sahraouis, afin, a-t-il précisé «d’actualiser les données (du Comité de décolonisation : ndlr) sur ce dossier» a indiqué Boukhari. « Le peuple du Sahara occidental doit jouir de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance nationale comme tous les autres peuples » a déclaré Emvula, représentant permanent de la Namibie auprès de l’ONU, lors de la session du Comité précité. 
Appelant, à cette occasion, à l’ONU et notamment les membres du Conseil de sécurité «à assumer la pleine responsabilité, en mettant en œuvre toutes ses résolutions et décisions sur le Sahara occidental, sans conditions préalables» a-t-il souligné. à l’adresse des autorités coloniales marocaines, celles-ci sont invitées par Emvula «à coopérer» avec l’ONU, pour la tenue,dans les plus brefs délais du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental» a-t-il précisé. 
Rabat qui continue d’être acculé, par des rapports d’Ongs, des décisions de justice et de positions de responsables et d’institutions politiques à travers le monde, dans sa politique coloniale au Sahara occidental, vient d’être , encore une fois épinglé, par le Comité d’action et de réflexion pour l’avenir du Sahara occidental (CARASO). 
Dénonçant la poursuite du pillage des ressources naturelles sahraouies par l’occupant marocain, le CARASO accuse, dans son communiqué, la «complicité de la France et l’Espagne» outre de la colonisation du Sahara occidental par le royaume chérifien mais aussi des conséquences qui en découlent. Dont celles de la dilapidation des richesses naturelles des territoires et des eaux maritimes du Sahara occidental, citant des entreprises françaises et espagnoles. 
Il s’agit selon les membres de la CARASO, des richesses naturelles du Sahara occidental «acheminées quotidiennement vers l’E
urope», soulignant que « de longues investigations ont été menées à cause de la présence d’un grand nombre de navires étrangers appartenant à des sociétés multinationales ». 
L’Ong cite à ce propos : «CEDEIRA S.C. Tenerife, BOREAS DURA BULK Panama, BBC Germany, ALTAIR-PAUL E, PANAGIA ST JOHN’S IMO N° 9305295 CRYSTAL MOUNTAIN SEL SAHARA SA MINE DE SEL OUM DBA» lit-on. Pour les membres de cette Ong, il s’est avéré, au terme de leur enquête, que l’occupant marocain pille, quotidiennement, entre 300 à 400 tonnes, de sable doré, de sel, de phosphate et de pêche de poissons au Sahara occidental occupé, affirmant plus loin que ces quantités «volées » sont acheminées «chaque jour des ports du Sahara occidental, en particulier celui de Laâyoune». Un pillage dont le partage de ses bénéfices, se fait, précise l’Ong, CARASO, « avec la France et l’Espagne», l’ensemble de l’opération est une violation du Droit international, pour une question de décolonisation inscrite aux Nations unies, s’agissant du Sahara occidental.
Karima Bennour

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