MythoLeaks marocains

Par R. Mahmoudi
Le Makhzen vient de mettre en marche son énième plan de manipulation médiatique au sujet du Sahara Occidental, en créant un PolisarioLeaks, une page Facebook calquée sur le modèle de Chris Coleman (Chris_Coleman24), célèbre hacker ayant, en 2014, dévoilé une foule d’informations sur les dessous de la diplomatie marocaine dont une partie a été reprise par la presse internationale. 
Initiée par les services secrets marocains sous le pseudonyme de «Noor Khan» (Noor_khan24), cette page qui existe aussi sur d’autres réseaux sociaux comme Twitter prétend publier des documents confidentiels sur le Polisario. Les deux derniers en date ont trait à des «transferts illicites» de capitaux via une fondation espagnole établie en Algérie et à une histoire de billet d’avion pour le transfert de la dépouille du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. 
PolisarioLeaks croit ainsi détenir une copie du billet d’Air Algérie, tarifé à 450 euros en classe économique. C’est, pour l’outil de propagande marocaine, la preuve que l’Algérie «traitait mal» le leader sahraoui avant son décès. Ce cynisme n’a d’égal que le désarroi qui s’est emparé des responsables marocains, à tous les niveaux, en apprenant, impuissants, l’organisation des obsèques nationales à Bir Lahlou, dans les territoires libérés. 
La presse à la solde du Makhzen a déjà tenté de minimiser l’événement, en tentant de travestir le rôle de l’Algérie dans la préparation des obsèques du président Abdelaziz et même de donner, au départ, de fausses informations, notamment sur le lieu d’enterrement et la qualité des personnalités qui devaient y assister. 
Le pseudo-WikiLeaks sahraoui prétend détenir des documents compromettants sur la gestion financière à Tindouf, principal camp de réfugiés des Sahraouis, dans le dessein de salir en même temps l’image de l’Algérie. Ces papiers parlent de «malversations» couvertes ou organisées par une «diplomatie parallèle» décrite comme «peu soucieuse des scrupules» et jouissant de complicités au niveau international, histoire d’enfoncer par la même machination les Nations unies qui ont récemment porté des coups durs à la propagande officielle de Rabat au sujet de la question sahraouie. Cela dit, ces manœuvres dénotent non seulement une frustration grandissante chez les Marocains, mais, surtout, un besoin de pallier les déboires successifs de leur diplomatie qui l’ont désormais mise en conflit avec l’ONU et la discréditent aux yeux même de ses principaux soutiens.
R. M.

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