Des barbouzes au service de Mohamed VI- Les services secrets marocains  » commanditent  » des actions terroristes hors de leur sol

Des documents particulièrement compromettants, dont nous nous sommes procurés une copie, démontrent que les services secrets marocains traficotent avec des éléments criminels d’AQMI, tout en tenant informé le palais royal. Encore un scandale qui vient éclabousser Mohamed VI alors que la  » pilule HSBC  » n’a même pas été avalée, encore moins digérée… 
L e plus grave, dans ces révélations contenues dans des documents datés du 17 mai 2011, est que c’est avant tout l’Algérie, et accessoirement le Front Polisario, à travers ces actions criminelles, menées en collaboration directe avec le chef d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), Abdelmalek Droudkal, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Il est avant tout question de chercher à redonner un souffle nouveau au terrorisme moribond en Algérie. Or, cela n’est pas sans rappeler les actions qu’avait mené en son temps le défunt roi Hassan II durant les années 90, au plus fort de la lutte antiterroriste, quand il voulait faire de l’Algérie un  » laboratoire à ciel ouvert « . 
Le document adressé au  » conseiller des affaires sécuritaires du roi du Maroc « , un poste qui n’existe pas, avance qu’en mai 2011, cinq officiers de la division antiterroriste au sein de la DST auraient pris langue, dans un hôtel de la ville de Nouadhibou en Mauritanie, avec trois membres influents d’AQMI. Il ne s’agirait rien moins que de Abdelmalek Droukdel, le chef de l’organisation terroriste AQMI, Nabil Makhloufi et Jamel Okacha. Ce dernier est donné pour mort depuis 2012. Les trois hommes seraient des agents de la DST, les services secrets marocains, sans que l’on sache s’ils étaient manipulés sciemment ou si les barbouzes de Mohamed VI avaient trouvé les moyens de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas. Le choix du lieu de la rencontre, à quelques centaines de mètres du siège du consulat marocain est censé accréditer les thèses selon lesquelles les plus hautes autorités marocaines ont partie liée avec cette gravissime œuvre crimi- nelle. 
Le document, pour sa part, soutient que la délégation sécuritaire du royaume aurait convaincu celle d’AQMI de mener des attaques sur le  » Sahara oriental « . Le Maroc qualifie ainsi certaines parties du sud algérien qu’il continue de  » convoiter secrètement  » en dépit des apparences, souvent trom- peuses en diplomatie et dans les relations entre Etats. 
AQMI,  » maitre d’œuvre  » de ce complot, est également chargé de distiller des informations sur les Sahraouis qui auraient rejoint l’AQMI. Ici, la manœuvre vise à décrédibiliser le Front Polisario vis-à-vis de l’opinion internationale, et de tenter de remettre en cause son combat pour l’indépendance du Sahara Occidental, illégalement occupé par le Maroc depuis la scandaleuse  » marche verte  » de 1975. 
Alors que la création du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) par les services secrets marocains qui avait, notamment, revendiqué l’enlèvement en décembre 2011, dans les camps de Tindouf, de trois coopérants européens : deux Espagnols et une Italienne ne fait plus aucun doute, les nouvelles révélations viennent d’enfoncer un peu plus le Maroc en mettant une nouvelle fois la lumière sur les intentions belliqueuses de notre voisin de l’ouest. 
Il est à rappeler dans ce cadre que, l’émir fondateur du GIA, Abdelhak Layada, au plus fort du terrorisme qui frappait de plein fouet l’Algérie, avait été reçu par les défunts Hassan II et son  » vizir  » Driss Basri. Layada, comme il nous l’avait confirmé personnellement en nous recevant chez lui, à Baraki, s’était vu proposer argent, armes, lieux de repli et protection afin qu’il puisse mettre l’Algérie à feu et à sang. 
Dans son intention d’affaiblir au maximum son voisin de l’est, le Maroc est même allé jusqu’à fer- mer ses frontières terrestres avec lui quand l’Algérie faisait l’objet d’un embargo qui ne dit pas son nom, et qu’elle avait besoin de l’aide de ses voisins pour mettre la tête hors de l’eau. Hassan II qui était loin de se douter qu’un douloureux retour de flamme l’attendait, désirait faire de l’Algérie un « laboratoire à ciel ouvert « . Aujourd’hui, des documents accablants viennent accuser le Maroc de la manière la plus formelle qui soit. Il aura à en rendre compte devant les instances internationales un jour ou l’autre… K. Z.
La Tribune des Lecteurs, 16/02/2015

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