Attentat de Marrakech : A qui profite le crime ?

Jeudi dernier, alors que nos frontières s’apprêtaient à une visite des frères de Mhamid El Ghozlane, un attentat à la bombe faisait plusieurs morts au café Argana, à Djamaa El-fna- djamiât el-founoun pour les intimes- , place touristique des plus prisées de Marrakech. L’acte fut copieusement dénoncé au Maroc et dans le monde. L’Algérie n’est pas restée insensible. L’horreur laissait la rue sans voix mais compatissante. 
Avec la boucherie de l’Argana, le tourisme maghrébin encaisse un autre coup dur, après ceux, catastrophiques, enregistrés en Tunisie et en Egypte, les deux autres géants du tourisme nord-africain. Comme de coutume, les premiers soupçons se portent sur les islamistes, mais on hésite à choisir entre la Salafia djihadia et la Qaïda. On hésite d’autant que, dans nos parages sahélo-sahariens, c’est grâce au tourisme que la Qaïda arrive à se débrouiller de temps en temps des touristes convertibles en devises fortes. Mais n’accusait-on pas les islamistes d’être à l’origine de l’attentat meurtrier contre les coptes en Egypte avant de se rendre compte, contre toute attente, de l’implication du ministre de l’Intérieur ? Certes, on parle d’une vidéo mise par la Qaïda sur Youtube et qui se promettait de taper sur le Maroc pour venger les prisonniers salafistes qui croupissent toujours dans les geôles du roi. Un enregistrement qu’on a fait disparaître avant d’être authentifié. 
Certains observateurs taxaient ce « micmac » de douteux. Un scenario destiné à brouiller les pistes, disent-ils, se demandant s’il ne serait pas plus judicieux de penser à l’exploration d’autres pistes liées à la situation interne du royaume, dans la perspective des grands changements promis par le roi Mohammed VI pour s’étendre jusqu’à la Constitution elle-même. Ce qui nourrit les craintes de ceux qui ont des comptes à rendre ou de ceux qui sont convaincus que leurs intérêts risquent d’être touchés et qu’ils devront s’attendre à perdre fatalement leurs privilèges au cas où le changement se ferait à leur détriment. Khaled Naceri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, dit n’écarter aucune piste pour faire la lumière sur l’attentat de Marrakech. Quoi qu’il en soit, l’incident de l’Argana n’influera en rien sur l’agenda des réformes en cours, assure-t-il.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr

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