Elus français : «Les Nations unies doivent ramener Paris à la raison»

Forte de 92 personnes, entre représentants de la société civile et autres élus français, une délégation était hier en visite dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf. Et c’est dans la wilaya de Aousserd, que la même délégation a procédé à la visite de bon nombre d’édifices scolaires et de santé. «Étant donné la position honteuse de la France vis-à-vis de la question sahraouie, notre présence, ici aujourd’hui, parmi les Sahraouis est plus que significative. Nous le clamons haut et fort, et nous assurons que notre position en tant qu’élus, représentants de la société civile et organisations humanitaires se veut un soutien au peuple sahraoui où qu’il soit notamment les populations prises dans les griffes des autorités coloniales marocaines dans les territoires occupés. Espérons que la société française s’éveille », ont indiqué à l’occasion les élus français. Rencontrée à l’occasion, Fatima Kuja, élue municipale de Lyon, a bien voulu répondre à nos questions. La position de la France vis-à-vis de la question sahraouie est connue, qu’en pensez-vous ? Que voudrez vous que je vous dise. Depuis plus de 37 ans, la France de tout temps usé de son droit de véto afin de bloquer toute issue favorable au conflit du Sahara Occidental. Nous en sommes vraiment déçus, c’est une position peu honorable d’un pays qui se vante de défendre les droits de l’Homme et la démocratie, or la réalité est toute autre, s’agissant des droits humains dans la dernière colonie du continent africain. Et là, les Nations unies doivent ramener la France à la raison. Les intérêts de la France au Maroc ne doivent en aucun cas passer au devant de ceux des Sahraouis. En quoi consiste votre séjour ici dans les camps des réfugiés sahraouis ? On est là dans un cadre humanitaire. Mais cela ne nous empêche pas de faire comprendre aux Sahraouis que la France n’est pas seulement l’Élysée. Dans ce pays, il existe bien des citoyens qui croient vraiment à la justesse de la cause sahraouie. C’est ce message que nous tenons vraiment à transmettre. Selon vous, est ce que la création d’un nouveau mécanisme pour la surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental pourrait mettre fin aux supplices de ce peuple ? Pour le moment cela peut être l’une des solutions, cependant trouver une issue à ce conflit ne peut être que par un référendum d’autodétermination. Le Maroc ne cesse d’affirmer que l’Algérie a souvent empêché les organisations non gouvernementales d’accomplir leurs missions… Ce Maroc là devrait se contenter d’ouvrir les territoires occupés aux observateurs internationaux et aux médias afin de voir la réalité de plus près. Si le Maroc n’a vraiment pas quelque chose à cacher, qu’il ait le courage de la faire. S’agissant des allégations envers l’Algérie, je dirai que depuis que nous connaissons les camps des réfugiés, nous avons tout le temps eu le soutien nécessaire dans le cadre de nos missions. Par rapport à toutes ces voix qui s’élèvent contre la position française, croyez-vous qu’il pourrait y avoir un espoir à ce que cela change ? Sans nul doute. À mon avis, la société française commence à se rendre compte des faits et que le peuple sahraoui a tout comme tout autre peuple sur cette Terre le droits de vivre sur ses terres, libre et digne. Demain (aujourd’hui), vous avez prévu une halte devant « le mur de la honte »… En effet. Cette halte, comme toute autre action menée par les élus français dans les camps des réfugiés se veut comme nous l’avons déjà signalé, un geste de solidarité.À l’occasion, nous dénonçons énergiquement ce mur et nous appelons à sa suppression. Ce mur n’a pas lieu d’exister.

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