Abdelaziz : «Le peuple sahraoui a prouvé que sa destruction est impossible»

Serein et surtout déterminé, tel est le visage qu’a affiché hier le président de RASD, Mohamed Abdelaziz, à l’ouverture des travaux du 6e congrès des femmes sahraouies, une occasion qu’il a saisie pour exhorter de nouveau l’ONU à assumer ses responsabilités dans le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental.

Etant convaincu que la France joue un rôle très important dans ce conflit, le SG du Front Polisario dit espérer que ce pays, membre du Conseil de sécurité, «ne va pas continuer à empêcher la conclusion de la paix véritable et permanente dans la région». Ainsi, pour Abdelaziz «rien ne justifie la sélectivité et les doubles standards quand il s’agit des droits de l’homme (…)». Comme la tenue de cette manifestation se tient à la veille d’une résolution sur le renouvellement du mandant de la Minurso, le président de la RASD n’a pas manqué d’inviter l’ONU à doter cette instance d’un mécanisme de protection des droits de l’homme au Sahara occidental.

Mais au-delà de cette énième résolution, le président a averti qu’aucune solution du conflit sahraoui ne pourrait se faire au détriment de la volonté libre et souveraine du propriétaire exclusif du territoire qui est le peuple sahraoui. «Au fils du temps, le peuple sahraoui a prouvé que sa destruction est impossible et que son unité est aujourd’hui plus solide que jamais», rassure-t-il, en soulignant que «son (celui du peuple sahraoui) attachement à ses aspirations patriotiques justes et légitimes sous la direction du Front Polisario sont indéfectibles». S’adressant dans son discours aux congressistes, Mohamed Abdelaziz, tout en évoquant le rôle qu’ont joué les femmes sahraouies dans leur combat pour la liberté, a rendu un hommage appuyé à la militante des droits de l’homme, Aminatou Haïdar.

«Qui peut oublier le combat héroïque d’Aminatou Haïder qui a refusé l’injustice et l’humiliation que les plus hautes autorités marocaines voulaient lui faire subir ?», s’est il interrogé. Mais il n’a pas omis d’autres telles que Nguia El Haoussi et Hayet Ergueïbi qui affrontent aujourd’hui dans la terrible prison noire d’El Ayoun l’arrogance, un traitement inhumain et dégradant du colonialisme marocain. Cela étant, le 6e congrès des femmes sahraouies s’est ouvert en présence de plusieurs délégations, européennes, africaines et américaines. Le président qui a ouvert les travaux de cette manifestation a rappelé que «dès sa naissance, le Front Polisario a fait son choix stratégique de laisser les femmes jouer un rôle-clé à tous les niveaux de l’action patriotique».

«Personne ne peut nier aujourd’hui le rôle primordial joué par les femmes sahraouies dans la gestion des institutions de l’Etat et de l’espace publique dans les domaines politiques et sociaux, dans la santé, l’enseignement, la diplomatie et dans la diffusion juste de leur cause», a-t-il indiqué. Ainsi note-t-il avec satisfaction leur présence à hauteur de 34% au Parlement, proportion au-dessus même du niveau recommandé par le congrès des Nations unies sur la femme, tenu à Pékin en 1995.
Mohamed Abdelaziz a enfin invité les femmes sahraouies à jouir pleinement de leurs droits d’élire et d’être élues dans les instances nationales afin d’agrandir encore plus la participation féminine dans les institutions politiques, législatives et exécutives de l’Etat.
Rabah Beldjenna

El Watan, 23/04/2011

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