Recrudescence de la répression contre les activistes sahraouis


INTERVIEW
Bouchraya Beyoun, délégué du Front Polisario en Espagne : « Recrudescence de la répression contre les activistes sahraouis ».
24/10/2009 MARTA CAMBRONERO
Vous vous êtes réuni avec plusieurs politiciens et syndicalistes pour expliquer la recrudescence du conflit dans le Sahara Occidental. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Il y a deux semaines, le Maroc a commencé une escalade de répression et harcèlement contre des activistes des Droits Humains jusqu’au point de vouloir présenter sept d’entre eux devant un tribunal militaire parce qu’ils ont simplement visité les campements de réfugiés sahraouis. Le gouvernement marocain dit que c’est un attentat contre la sécurité nationale. La situation est très grave. Ils ont blindé le territoire. Les observateurs sont menacés pour qu’ils n’entrent pas aux campements et ceux qui se trouvent à l’intérieur on leur a confisqué les passeports pour qu’ils ne puissent pas sortir.
Mais ceci est contraire au Droit International.
C’est pourquoi nous nous sommes réunies avec le mouvement de solidarité avec le Sahara, avec des syndicats et des représentants politiques, pour informer de la situation et demander leur soutien. Nous cherchons des voix qui sont unies dans une condamnation internationale, que ce soit du mouvement solidaire comme de la société civile, pour exiger des garanties légales pour ces personnes qui doivent affronter un tribunal militaire. L’appui depuis l’Espagne est le plus important, parce que le conflit du Sahara est encore une matière ratée dans l’histoire de sa démocratie. Dans l’ONU, figure comme responsable moral, politique et juridique.
Pourquoi croyez-vous que le Maroc a décidé d’augmenter la répression ?
Nous croyons qu’elle est destinée à empêcher le processus de négociations qu’a entamé, il y a une année, le nouveau représentant de l’ONU pour la question du Sahara Occidental, Christopher Ross. Nous avons un certain espoir que cet homme puisse proposer une solution pour le peuple saharaui et cela n’intéresse pas le Maroc. L’occasion que nous avons maintenant nous ne pouvons la rater parce que nous croyons qu’il n’y aura pas un autre représentant de l’ONU après celui-ci.
Dans quel sens les négociations avec l’ONU pour la résolution du conflit durant cette dernière année ont-elles avancé?
Ross a convoqué Marocains et sahraouis à Vienne le mois dernier. Nous évaluons cette rencontre de manière très positive. Depuis l’ONU, on a clairement laissé entendre que le status juridique du territoire reste à définir, que toutes les propositions sont sur la table et qu’on travaillera avec les parties pour obtenir une solution juste, définitive et acceptée, qui garantisse aux sahraouis le droit à l’autodétermination et qui soit dans les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

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