Politique migratoire du Maroc : Crimes contre l’humanité

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La politique migratoire du Maroc et la violence avec laquelle il traite les citoyens africains sur son sol est digne des «régimes les plus violents que l’humanité ait connus auparavant», a indiqué un article publié sur le média en ligne Le Panafrikanist. Intitulé «Les mauvais traitements infligés aux migrants par le Maroc sont une politique délibérée de crimes systématiques contre l’humanité», l’article revient sur «les vidéos atroces relayées par les citoyens et les médias présents sur le terrain» lors du «terrible massacre» du 24 juin dernier.

«Plein d’images d’une violence extrême, de traitements inhumains et de terribles scènes de détention, (les vidéos) ont choqué tout le monde, sauf peut-être les autorités marocaines et leurs alliés», a relevé le média. L’Espagne ne manque pas en effet «une occasion de souligner que le Maroc est son partenaire stratégique dans la politique migratoire, et pousse l’Union européenne (UE) à soutenir le Maroc dans le renforcement et l’équipement de ses forces de police pour ‘‘contrôler’’ et arrêter la migration africaine vers l’Europe», ajoute la même source.

Soulignant que le Maroc a reçu quelque 343 millions d’euros depuis 2014 de l’UE, Le Panafrikanist a rappelé une analyse de Reporters sans frontières datant de 2021 et dans laquelle cette ONG a fait savoir que la poursuite de la coopération en matière de migration pourrait faire grimper ce chiffre jusqu’à «3,5 milliards d’euros pour la période entre 2020 et 2027». Et pour cela, poursuit le média, «le Maroc déploie des mesures atroces contre les migrants pour montrer à ses alliés européens à quel point il prend la question au sérieux».

Rappelant également que l’UE finance un projet de 18 millions d’euros pour fortifier les clôtures autour des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla afin de mieux bloquer les migrants, l’auteur de l’article déplore le fait que les membres de l’UE «ne disent jamais ce que cela signifie en termes de pertes en vies humaines, de tragédies et de désespoir».

C’est «vraiment troublant, à cause des terribles vidéos et histoires de mauvais traitements, d’abus sexuels, de meurtres et de tortures de pauvres victimes», a-t-il fait remarquer. Evoquant le chantage qu’exerce le Maroc sur l’Espagne à travers la carte migratoire, le journal a fait observer qu’ «à chaque fois que les relations politiques du royaume chérifien ne sont pas si bonnes avec ses voisins, on entend soudain parler de tentatives massives de migration».

Dans ce contexte, l’auteur de l’article a indiqué que «l’Union africaine (UA) doit assumer sa responsabilité et rappeler le Maroc à l’ordre, non seulement sur cette question migratoire mais aussi sur toutes ses violations de l’Acte constitutif de l’UA», «l’occupation illégale» des territoires de la République sahraouie, «les tentatives honteuses de forcer l’admission (de l’entité sioniste) en tant que membre observateur de l’UA et pour toutes ses politiques antérieures qui visent à détruire l’Union africaine de l’intérieur».

Le Maroc devrait être exclu de l’UA

«L’Espagne a rompu avec les résolutions de l’UE, de l’UA et de l’ONU qui appellent à un référendum pour décider de l’avenir du peuple du Sahara occidental.»

L’Union africaine (UA) devrait agir pour «isoler» le Maroc et l’»exclure» de l’organisation continentale à la suite de la tragédie migratoire de Melilla, lors de laquelle au moins 23 migrants africains ont été brutalement tués par la police marocaine alors qu’ils tentaient d’entrer dans l’enclave espagnole depuis le Maroc, estime l’analyste namibien Vitalio Angula, dans un article publié lundi par le média en ligne, Le Panafrikanist.

Dans cet article intitulé : «L’UA devrait agir pour expulser le Maroc», le journaliste et commentateur sociopolitique revient sur le drame survenu le 24 juin dernier à Melilla lorsque des migrants «ont été battus à mort avec des matraques», par la police marocaine qui les a empêchés de franchir l’enclave espagnole.

«Des scènes horribles» ont été publiées par les médias internationaux et sur les réseaux sociaux, écrit Vitalio Angula qui a critiqué le Maroc pour «avoir fait preuve de peu de retenue dans la gestion de la «crise noire» qui a englouti les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta au fil des ans». A cet effet, l’analyste namibien estime que «l’Union africaine devrait adopter une position de principe contre le Maroc. En isolant le Royaume et en l’excluant de l’organisation, l’UA enverrait un message clair que ses membres doivent respecter ses règles». Et de poursuivre dans ce contexte : «Le Maroc devrait être sanctionné par l’UA pour son traitement des migrants du Tchad, du Niger, du Soudan et du Sud Soudan. Il devrait aussi être exclu de l’Union africaine pour avoir constamment montré son mépris pour le reste de l’Afrique». «En utilisant l’arme migratoire pour prendre le dessus sur le plan diplomatique, le Maroc viole la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de l’UA qui appelle à la protection des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays», écrit-il.

Le Maroc a réintégré l’UA en janvier 2017 après avoir quitté en 1984, l’Organisation de l’unité africaine (OUA, prédécesseur de l’UA) pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre à part entière, rappelle le journaliste dans son article. Cependant, estime encore l’analyste, «le racisme marocain contre le peuple du Sahara occidental a montré son visage hideux dans la crise de Melilla», faisant référence au chantage qu’a fait le régime marocain à l’Espagne en jouant la carte de l’entrée de dizaines de milliers de migrants à Ceuta et Melilla, pour amener Madrid à changer sa position à l’égard de la question sahraouie.

Evoquant dans ce sens le changement de position de Madrid vis-à-vis du dossier sahraoui en soutenant le soi-disant «plan d’autonomie» du Maroc, Vitalio Angula souligne que «l’Espagne a rompu avec les résolutions de l’Union européenne (UE), de l’UA et de l’ONU qui appellent à un référendum pour décider de l’avenir du peuple du Sahara occidental». Et comme l’Espagne est le plus grand partenaire commercial du Maroc, «cela peut être considéré comme la principale raison pour laquelle le Maroc ignore les lois internationales (qui imposent aux Etats) de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s’abstenant de recourir à une force excessive», conclut l’analyste.

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