Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ?

Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ? – Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Gazoduc Maghreb-Europe, Medgaz, gaz,

Les relations entre l’Algérie et l’Espagne traversent sans doute une des plus difficiles phases de leur histoire. Jamais auparavant ces relations n’ont atteint un tel degré et d’être presque si près de la rupture.

Il est évident que dans cette crise l’Espagne endosse l’entière responsabilité d’avoir été à l’origine de la détérioration de cette relation. A deux reprises Madrid a, ces dernières semaines, agit de manière provocatrice à l’adresse d’Alger. Il y a d’abord eu l’épisode en relation avec la question du Sahara occidental où l’Espagne s’est clairement rangé du côté des thèses marocaines avant que ce pays ne récidive en ouvrant un nouveau front relatif à l’approvisionnement du Maroc par le gaz algérien.Dans les deux cas l’Algérie a réagi fermement comme l’atteste la convocation de son ambassadeur accrédité à Madrid et la menace de fermer le robinet du gaz.

En effet et alors que la crise, née des suites de la prise de position du premier ministre espagnol en faveur du Maroc dans le dossier du Sahara occidental n’a pas encore ét réglé, Madrid a ouvert un nouveau front : celui du gaz. Ainsi le ministre algérien de l’énergie a été informé, il y a quelques jours, par un message électronique de son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) et que « cette opération interviendra ce jour ou demain ». Un flux inverse pour approvisionner le Maroc alors que GME a été fermé en octobre 2021 par l’Algérie après la rupture, en août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, privant ainsi le voisin de l’Ouest du gaz algérie acheminé en Espagne via le royaume.

Cela a suscité la réaction ferme de l’Algérie par le biais du ministre de l’énergie Mohamed Arkab qui a alors averti que tout acheminement de « quantité de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols ». Face à cette menace, logique et légitime de surcroît, L’Espagne a alors rétropédalé en précisant dans sa réaction « qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne ». Dans la foulée la Sonatrach annonce l’entame des négociations avec la partie espagnole pour la révision des clauses du contrat notamment dans le volet des prix.

En termes plus clairs Alger veut revoir à la hausse le prix de son gaz fourni à l’Espagne et ce conformément à ce que stipule le contrat. cela s’est aussi accompagné par l’impair commis par le ministre espagnol des Affaires étrangères qui a usé de propos peu diplomatiques ce qui a, une fois de plus, irrité l’Algérie. Dans cette crise l’Algérie, qui a toutefois réitéré sa volonté de respecter ses engagements s’agissant de l’approvisionnement en gaz de ses partenaires, y compris donc l’Espagne, a fait montre de fermeté. D’ailleurs son ambassadeur accrédité à Madrid, qui a été convoqué à Alger pour « consultations » n’a pas encore rejoint son poste.

Par : KAMEL HAMED

Le Midi libre, 04/05/2022

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