António Guterres déplore la faible participation des femmes aux processus de paix

Devant le Conseil de sécurité jeudi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a estimé que, malgré d’importants progrès, la participation des femmes aux processus de paix officiels reste extrêmement limitée.

« Entre 1990 et 2017, les femmes ne représentaient que 2% des médiateurs, 8% des négociateurs et 5% des témoins et des signataires dans tous les processus de paix importants », a-t-il relevé lors d’un débat du Conseil sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité et l’impact positif de leur émancipation politique et économique.

Le chef de l’ONU a déploré que les conflits continuent d’avoir un effet dévastateur sur les femmes et les filles, l’ONU ayant documenté plus de 800 cas de violence sexuelle liée aux conflits en 2017, « soit une hausse de 56% depuis 2016 ».

António Guterres a également constaté que le financement de programmes visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les pays en conflit ne représente que 5% de l’aide bilatérale totale à ces pays. « Chaque année, nous prenons des engagements louables, mais ils ne bénéficient pas du soutien financier et politique requis », a regretté le Secrétaire général.

Rappelant que la parité hommes-femmes a le plus grand impact potentiel sur l’efficacité et la crédibilité des opérations de l’ONU sur le terrain, António Guterres a annoncé la création d’un groupe de travail afin de mettre en place des mesures d’urgence en vue d’augmenter la présence des femmes qui ne représentent que 4% des soldats de la paix et 10% des effectifs de la police.

« J’ai créé un groupe de travail de haut niveau chargé d’examiner notre financement en matière d’égalité entre les sexes, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité », a-t-il dit. « Je tiendrai les entités des Nations Unies responsables de leurs engagements en matière de suivi des dépenses consacrées aux femmes, à la paix et à la sécurité, avec l’objectif d’atteindre ou de dépasser 15% d’ici à 2020 ».

Il reste beaucoup à faire pour que les femmes participent aux processus de paix
Dans son intervention lors du débat au Conseil, le chef de l’ONU a estimé que malgré la participation d’organisations de femmes aux processus de paix notamment en Guinée-Bissau, en République centrafricaine, au Mali, en Syrie, au Yémen ou encore en Colombie, il reste beaucoup à faire.

Il a réaffirmé sa détermination à renforcer la parité hommes-femmes pour accroître l’efficacité et la crédibilité des opérations de l’ONU sur le terrain, et ainsi mieux relever les défis internationaux.

« Ici même à l’ONU, le Fonds pour la paix et l’action humanitaire pour les femmes fournit des ressources aux organisations de femmes qui en ont besoin. Le Fonds pour la consolidation de la paix investit plus de 30% de ses ressources dans les programmes d’égalité des sexes. Et un nombre croissant de donateurs consacre des fonds à l’égalité des sexes », a-t-il dit.

Le Secrétaire général s’est également félicité que près de 100 États Membres aient signé avec l’Organisation des accords volontaires pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels, et a appelé les autres à les rejoindre.

ONU INFO

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