Une élue «belge» en service commandé des services secrets marocains à l’UE

par Lina S.

 Algérie Patriotique, 02/04/2017

Latifa Aït Baala, l’élue belge du Mouvement réformateur (MR) et vice-présidente de Femmes MR, de nationalité franco-belge, mais surtout d’origine marocaine, vient de prouver encore une fois, à l’instar de sa compatriote Rachida Dati, à travers ses actions qui visent à nuire aux intérêts du peuple sahraoui et à son représentant légitime, le Front Polisario, son allégeance sans retenue au Makhzen. Elle confirme ainsi les dires du roi Hassan II qui clamait à qui voulait l’entendre que les Marocains résidant à l’étranger restaient ses sujets.

Latifa Aït Baala, qui préside l’association Ilfac (Institut libéral de formation et d’animation culturelle), sise à Bruxelles, censée «favoriser l’émergence d’une citoyenneté responsable», tel que prétendu sur son site internet, vient de franchir un nouveau cap pour le moins dangereux. Téléguidée par les services de renseignements marocains (DGED), elle compte co-organiser le 26 avril prochain au Parlement européen avec l’eurodéputé belge Louis Michel, qu’elle a réussi à embrigader dans ses actions malveillantes, la projection d’un «film-documentaire» sous l’intitulé Sahel & Sahara Connexions, réalisé par le Marocain Hassan El-Bouharrouti, un spécialiste des documentaires de propagande à la gloire du Makhzen. Le documentaire fait un parallèle grave et absurde entre le mouvement de libération, le Front Polisario, et des organisations terroristes qui écument la région du Sahel.

En effet, sur la fiche d’annonce de cette projection tendancieuse, on peut lire : «Sahara & Sahel Connexions, Trafic, drogue, terrorisme : GSPC – Aqmi – Mujao – Al-Mourabitun – MNLA – Boko Haram – An-Chara – Ansar Din – Front Polisario», accompagnée d’un commentaire tendancieux visant à distiller un message mensonger, en entretenant la confusion entre le Front Polisario comme mouvement de libération et des organisations terroristes. Louis Michel, député européen et coprésident de l’assemblée paritaire ACP-UE, se convertit en promoteur de ce film-documentaire qui, explique-t-il, «traite des mouvements terroristes dans l’espace sahélo-sahélien. Il montre comment cet espace est devenu au fil du temps une zone de non-droit qui a vu se développer une véritable multinationale du terrorisme alimentée par le business du crime, l’industrie du kidnapping, le narcotrafic, la traite des êtres humains et les trafics en tout genre.» «Le sujet est à l’actualité de l’agenda européen puisque, plus que jamais, l’Europe est directement affectée par le terrorisme et concernée par les enjeux géopolitiques de la région. Experts en lutte contre le terrorisme et ex-otages prendront part au débat après la projection», souligne-t-il.

Cette énième manœuvre obéit à une machination fomentée et savamment entretenue par le Makhzen qui nourrit le rêve de discréditer le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui reconnu par l’ONU et qui a négocié et signé un accord de cessez-le-feu avec le Maroc, en créant la confusion à coups de propagande et de mensonges, dans une tentative vaine de parvenir, à terme, à le faire inscrire comme un mouvement terroriste sur la liste du comité des sanctions des Nations unies.

C’est, d’ailleurs, sous le faux prétexte de combattre la contrebande et le trafic de drogue que le Makhzen a tenté de mettre la région de Guergarate sous sa tutelle, en bravant la légalité internationale, alors que plusieurs rapports l’ont pointé du doigt, dont le dernier, celui de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et Europol sur les marchés des drogues dans l’UE. Sans compter les révélations des câbles Wikileaks qui ont dévoilé l’implication dans le trafic de cannabis de hautes personnalités de l’entourage du palais royal.

Par ailleurs, les accointances des services secrets marocains avec le mouvement terroriste Mujao, qui avait pris pour cible principale l’Algérie, sont aujourd’hui de notoriété publique. A l’époque, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, Amar Belani, avait déclaré de manière transparente que les commanditaires ainsi que les relais régionaux d’instigation et de repli se situent dans notre voisinage immédiat, allusion claire aux infiltrations opérées par les services spéciaux marocains.

Il faut dire que Latifa Aït Baala, qui cherche à instrumentaliser l’ancien commissaire belge Louis Michel – membre comme elle du parti MR –, n’est pas à son premier coup d’essai. L’«élue belge» était déjà derrière la réalisation du reportage Le Polisario, l’identité d’un front que le Maroc utilise dans son entreprise de propagande pour nuire à l’image du Front Polisario. Le hacker Chris Coleman avait, pour rappel, révélé un courriel envoyé par Latifa Aït Baala, le 3 août 2011, à Aziz Benzoubeir, chef de cabinet de Saâd Hassar, secrétaire d’Etat à l’Intérieur marocain, au sujet du film susmentionné. Elle a également organisé une projection d’un autre documentaire de propagande intitulé Sahara Occidental – Source et Ressources au Parlement européen, en avril 2016, du même réalisateur marocain Hassan Al-Bouharrouti, sous le patronage du même Louis Michel, qui a fait faux bond à la dernière minute et s’est fait remplacer au pied levé par le zélé représentant en chef du Maroc au Parlement européen, l’eurodéputé français Gilles Pargneaux.

Dans le même ordre idée, il est utile de rappeler que ce dernier, qui suit scrupuleusement la feuille de route que lui dictent ses patrons à Rabat, avait essuyé un énième revers en novembre dernier au Parlement européen, suite au rejet par ses pairs eurodéputés d’un amendement qu’il a tenté désespérément d’introduire dans un rapport de la commission des affaires étrangères sur la mise en œuvre de la politique de sécurité et de défense commune. L’amendement en question visait à semer la confusion sur l’attrait présumé des populations de réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf pour «l’alternative du terrorisme islamiste».

Toujours au service du Makhzen, ce même eurodéputé vient de recycler sans état d’âme dans l’hémicycle européen, une correspondance de l’ambassade marocaine visant à justifier la répression barbare et sanglante qui s’était abattue sur les manifestants pacifiques à Gdeim Izik.