Sahara Occidental: Pourquoi le Maroc craint le monitoring des droits de l’homme

Officier de la MINURSO visitant une famille sahraouie à Bir Lehlou

Le Maroc a toujours été mis sur le banc des acccusés pour ses violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Plusieurs pays ont réclamé l’application stricte des résolutions de l’ONU qui prévoit la mise en place d’un mécanisme de contrôle des droits de l’Homme au Sahara Occidental, comme c’ est le cas dans toutes les missions de paix de l’ONU à travers le Monde.

Le Sahara Occidental, territoire non-autonome, sous tutelle de l’ONU, est le seul pays où il n’existe pas un tel mécanisme. Malgré les appels incessants de la majorité des pays, le Maroc a toujours refusé de se plier aux exigences de l’ONU visant à élargir le mandat de la Minurso aux droits de l’Homme, ce qui va à l’encontre de la volonté de la communauté internationale.

Pour ce pays, les missions de la Minurso doivent se limiter uniquement à la surveillance du cessez-le-feu, la contribution au déminage et le soutien logistique aux mesures de confiance et que la Minurso n’a ni vocation, ni mandat pour s’occuper des questions des droits de l’Homme, au motif que cette question est couverte par les procédures Spéciales du Hut Commissariat aux Droits de l’Homme.

Le refus du Maroc quant à la mise en place d’un mécanisme de contrôle des droits de l’Homme au Sahara Ocidental, pourrait contraindre l’ONU de solliciter le Conseil de sécurité pour la mise en oeuvre du chapitre VII de sa charte afin de contraindre ce pays de se plier aux exigences de la communauté internationale. Un tel scénario est peu plausible car il risque de se buter au véto de la France, fidéle alliée et conseillère du Makhzen.

Le Maroc a toujours craint la mise en place du « monitoring» de cette question, prévu par les textes des résolutions du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental, sous le fauc prétexte qu’une telle mesure créera deux ordres de juridictions parallèles. Un ordre au nord du Maroc marocain régi par les lois marocaines en vigueur, et un autre ordre qui dépendra d’un mécanisme onusien dans la région du Sahara Occidental. Une tentatice de pousser l’ONU á considérer le territoire sahraoui comme faisant partie du Maroc.

En réalité, la crainte du Maroc est de voir la population sahraouie sortir en masse pour revendiquer son droit à l’autiodétermination après 4 décades de répression, appauvrissement et de vie dans une espèce de prison à ciel ouvert où les autorités se permettent toute sorte d’exaction contre les sahraouis.

Une telle mesure entrerait supposerait pour le Maroc reconnaître le statu du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome sous la tutelle de l’ONU. Cela au moment où le Maroc veut présenter le conflit sahraoui comme étant un différend régional avec l’Algérie et imposer une solution via le voisin de l’Est.

Enfin, la mise en place d’un système de monitoring au Sahara Occidental consacrera la centralité des droits de l’homme de la question du Sahara Occidental et entrainerait la timorisation de cette question, à savoir le droit du peuple sahraoui à exercer son droit d’autodétermination. Voilà pourquoi le maroc craint le « Monitoring » des droits de l’Homme.

Source : Calameo