Comment un lanceur d’alertes a signé l’arrêt de mort de la diplomatie marocaine

Le décès, en 1999, du roi Hassan II a marqué une nouvelle ère au Maroc et avec elle le départ de la génération d’un roi qui a mené le Maroc avec une main de fer, mais qui connaissait les limites de la diplomatie et ses règles.

Le nouveau roi est plutôt connu par son tempérament imprévisible et son mépris pòur l’art de la diplomatie. Entouré par ses amis d’enfance auxquels il a confié le pouvoir, ces derniers n’hésitent pas à suivre la ligne de conduite dicté par leur roi.

La génération de sages mise à l’écart, ils furent remplacés par des jeunes agressifs qui n’ont aucun lien avec le métier diplomatique. Leur choix étant basé sur le clientélisme, l’allégeance et le mépris du mérite, leurs bourdes ne se comptent plus, en particulier dans le dossier du Sahara Occidental où l’obsession de Mohammed VI à s’approprier les richesses de ce territoire a fait basculer la diplomatie marocaine vers une descente aux enfers sans précédents au point d’atteindre un niveau de dégringolade similaire à celui d’une république bananière de troisième ordre.

Les conséquences de l’aveuglement de la nouvelle clic de Rabat sont devenus visibles : Rupture impulsive des relations diplomatiques avec de nombreux pays, l’enfermement sur soi comptant sur le soutien de ses alliés traditionnels, le Maroc est devenu un vassal qui dépend de ses maîtres du Golfe, la politique de l’autruche par rapport au contentieux du Sahara Occidental, des rapports quasi inexistants avec les voisins mauritaniens et algériens, tension avec l’Union européenne et enfin un grossier conflit avec les responsables des Nations Unies et son Secrétaire Général, Ban Ki-Moon.

Grâce à une colossale machine de propagande menée par la DGED, le service de renseignement extérieur marocain, les échecs étaient convertis en succès aux yeux du peuple marocain. Jusqu’à l’arrivée du mystérieux lanceur d’alertes paru sous le pseudonyme de Chris Coleman. Celui-ci a donné le coup de grâce à la diplomatie marocaine qui était déjà moribonde grâce aux documents confidentiels du ministère marocain des affaires étrangères et de la DGED qui ont dévoilé le secret des mystérieux soutiens dont jouissait le régime de Rabat.

Du jour au lendemain, le peuple marocain découvre comment des sommes colossales d’argent étaient destinées à lui faire avaler une fausse image de son pays au lieu de subvenir au besoin des millions de marocains qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Le monde découvre une diplomatie marocaine basée sur le mensonge, la gabégie, la corruption et le soudoiement. Les intellectuels marocains découvrent que la ptrétendue alliance avec l’Oncle Sam n’est que de la poudre aux yeux. Que derrière le masque, le visage du Maroc est celui d’un pays isolé dont la diplomatie avance avec difficulté à coups de millions de dollars dépensés en lobbying partout dans le monde, même en France, l’allié inconditionnel du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental.

Ces réalités, le Makhzen tente de les cacher en dénonçant les comptes Twitter de Coleman, mais ce dernier a gagné son pari. Celui de « vulnérabiliser la diplomatie marocaine », selon ses propres mots.

Aujourd’hui, Coleman est de nouveau là, prêt à poursuivre sa mission. Le Makhzen, lui, tremble et se cache derrière le silence. Un silence assourdissant.