Maroc. Le Makhzen et le Rif, misère et colère… – Hirak, répression, crise économique,
La crise économique qui s’annonce au Maroc tel que l’a déjà prévu le dernier rapport du FMI évoquant un recul de l’agriculture et du tourisme pour cette année, se propage, sans grands bruits, sur un terrain de revendications d’une toute autre nature: le réveil des populations du Rif.
Cette région défavorisée , voire abandonnée par les politiques de développement du makhzen, entend reprendre la voie de la contestation dans ce climat général déjà tendu sur tout le territoire du royaume.
Des voix commencent à s’élever pour occuper le terrain et reprendre la revendication essentielle , héritée en réalité des années 20.
En effet en 1921 déjà, la fédération des tribus du Rif prenait officiellement naissance pour se démarquer du reste du pays. Elle survivra jusqu’en 1926.
Les multiples luttes et autres manifestations qui ne se sont jamais essoufflées depuis , ont provoqué des années durant une attitude de violence de la part du Makhzen pour étouffer dans le sang et les violations de toutes les lois , ces contestations .
Arrestations abusives, peines de prisons allant jusqu’à plus de 20 ans comme celle infligée à Nasser Zefzafi, ce meneur pacifiste qui tenta de libérer ses frères du Rif du diktat légalisé du makhzen. La répression qui s’est abattue entre 2016 et 2018 sur les militants de la liberté avait choqué l’opinion internationale au regard de l’intense brutalité et les cas flagrants de violations des droits de l’homme d’ailleurs rapportés par certains titre de médias étrangers.
Selon un article paru dans le site de Arab center Washington/dc, la poudrière sur laquelle est assis le régime marocain ne tardera pas à exploser devant la persistante marginalisation du Rif.
Et c’est une écrivaine tunisienne, Madame Chograni qui faisait ce constat en s’appuyant sur des données du terrain . Le makhzen qui fait sienne cette politique de haine et d’exclusion du Rif , écarté de tous les petits plans de développement, persiste à nier cette réalité menaçante.
Les troubles à connotation socio-économique prendront inéluctablement une dimension politique , où les indépendantistes du Rif comptent faire valoir leur cause .
Contrôlant la presse et la justice, le makhzen qui perd par contre le contrôle du social et de l’économie , n’ayant rien à offrir ou plus personne à corrompre , se sait rattrapé par son passé douloureux, celui où l’impunité lui permettait d’user de violence et de répression. Son présent est désormais plus qu’incertain.
Mohamed A.
AB News, 12 mai 2022
#Maroc #Rif #Hirak
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