Journalistes tunisiens : une “répression” croissante

Journalistes tunisiens : une “répression” croissante – Kaïs Saïed, syndicat national des journalistes, SNJT, presse,

Des journalistes tunisiens ont manifesté jeudi contre ce qu’ils qualifient de répression et d’intimidation croissantes contre la presse depuis la prise de pouvoir du président Kais Saied l’an dernier.

La manifestation était organisée par le syndicat national des journalistes, le SNJT, qui a condamné les tentatives des autorités d'”apprivoiser” les médias et de les transformer en canaux de propagande.

Les manifestants portaient des pancartes disant “notre liberté dépend de la liberté de la presse” et criaient des slogans contre la “répression”.

En juillet dernier, Saied a limogé le gouvernement et suspendu le parlement, et a depuis dissous l’assemblée, gouverné par décret et pris le contrôle des principales institutions de l’État, notamment le pouvoir judiciaire et l’autorité électorale.

La décision de Saied a d’abord obtenu le soutien des Tunisiens fatigués du système politique post-révolutionnaire du pays, mais des groupes de défense des droits ont mis en garde contre des revers majeurs pour les libertés dans le lieu de naissance des soulèvements du printemps arabe de 2011.

La sous-directrice du SNJT, Amira Mohamed, a mis en garde contre un « danger imminent pour la liberté de la presse » en Tunisie.

“Aujourd’hui, la liberté de la presse est véritablement menacée”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Plus tôt jeudi, le SNJT a mis en garde dans son rapport annuel contre le recours à la violence physique contre les journalistes et les pressions sur les rédacteurs en chef pour assurer une couverture favorable.

Il a noté que Saied n’a pas tenu une seule conférence de presse ouverte depuis sa prise de pouvoir, reflétant une politique de communication “qui ne reconnaît pas le droit des citoyens de savoir ce qui se passe dans leur pays”.

La Tunisie a également perdu 21 places au classement 2022 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), passant de la 73e à la 94e position.

L’organisation a averti que “l’intimidation des journalistes est devenue normale” en Tunisie.

Barron’s, 5 mai 2022

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