USA: le Congrès rejette la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

USA: le Congrès rejette la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental – Maroc, Etats-Unis, Front Polisario, Donald Trump, Joe Biden,

Le président du Congrès américain, le sénateur Patrick Leahy, a affirmé, dans une réponse franche aux prétentions de l’occupation marocaine, le refus du Congrès de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en introduisant les aides octroyées au Sahara occidental de manière distincte de celles octroyées au Maroc.

Contrairement a ces dernières années, le Congrès américain n’a pas placé le Sahara occidental au titre de la clause relative au Maroc dans la loi de finances 2022, signée par le président Joe Biden, mardi, ce qui explique le refus explicite du Congrès de toutes les tentatives visant la violation du Droit international au Sahara occidental.

Le texte de loi souligne l’attachement du Congrès américain, tout comme les Nations unies, a la non reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, selon un communiqué publié par le sénateur Patrick Leahy, ajoutant que les aides au Sahara occidental ont été introduites dans un autre article dans le cadre de l’Initiative de Partenariat des Etats-Unis au Moyen-Orient (MEPI).

Le communiqué a fait état, en outre, de “la poursuite du soutien au processus politique conduit par les Nations unies a même de réaliser une solution politique juste, permanente et acceptable pour les deux parties, a savoir le Maroc et le Front Polisario, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité onusien”.

Selon le sénateur Leahy, la situation politique au Sahara occidental est une affaire devant être résolue entre les deux parties et non pas par le Congrès.

Les membres du Congrès américain avaient adressé, vendredi dernier, une lettre au président américain dans laquelle ils expriment leur inquiétude quant a la politique des Etats-Unis vis-a-vis du Sahara occidental et les contrats d’armes conclus entre l’administration de Biden et le Maroc en décembre dernier.

“Nous exprimons notre inquiétude du risque que ces armes puissent être utilisées contre le peuple sahraoui”, ont-t-ils affirmé.

La démarche “téméraire” de Trump sur le dossier sahraoui aggravera la situation

La reconnaissance, par le président sortant Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental risque de créer un climat d’instabilité en Afrique du Nord dont pourrait profiter Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et d’autres groupes terroristes, a indiqué, jeudi, l’ancien secrétaire d’Etat américain, James Baker.

Dans une tribune publiée dans le Washington Post, Baker n’a pas écarté «la possibilité d’une montée des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario redoutant qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’autres groupes (terroristes) puissent exploiter la situation».

Baker qui a occupé le poste d’émissaire du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, a estimé aussi que la décision “téméraire” du président américain sortant pourrait ainsi avoir de “sérieuses répercussions”. Trump avait annoncé, le 10 décembre courant, reconnaître le Sahara occidental comme faisant partie du territoire marocain en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’état sioniste.

D’autre part, cette décision pourrait, selon lui, “compliquer” les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie “un important partenaire stratégique”. «La détérioration de nos relations avec l’Algérie, principal défenseur du droit du peuple sahraoui a l’autodétermination pourrait affecter l’avenir de nos relations commerciales ainsi que notre coopération militaire et en matière de lutte anti-terroriste», a-t-il soutenu.

James Baker a considéré la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental comme « un étonnant abandon des principes du Droit international par les Etats-Unis ainsi que leurs propres principes diplomatiques ».

«L’action téméraire (de Trump) présentée comme une (démarche) diplomatique aggravera une situation déja dans l’impasse, celle du règlement du long conflit opposant le Maroc au peuple sahraoui autour du territoire (sahraoui)», a déploré l’ancien émissaire onusien.

Il a relevé, néanmoins, que le président sortant a eu le mérite d’essayer de changer la situation au Moyen-Orient tout en affirmant que cet objectif ne devait pas être atteint «en abandonnant l’engagement des Washington en faveur du principe d’autodétermination, un principe de base sur lequel notre pays a été bati et auquel il devrait rester fidèle».

Qualifiant la décision prise par Trump de “cynique”, Baker a insisté sur le fait que les Etats-Unis ne devaient pas tourner le dos au peuple sahraoui en tentant de rendre meilleures les relations entre Israël et ses voisins.

« Dès 1975, lorsque le Maroc a pris le contrôle du Sahara occidental par la force après le retrait de l’Espagne, les Etats-Unis et la plupart des membres de la communauté internationale ont refusé de reconnaître la légitimité de cette revendication (la souveraineté sur le Sahara occidental) », a rappelé l’ancien secrétaire d’Etat.

«La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par l’administration Trump est un revirement majeur et regrettable dans une politique américaine au long cours défendue aussi bien par les Démocrates que par les Républicains », a-t-il signalé notant que l’annonce faite par Trump pourrait affecter l’image des États-Unis et mettre en doute leurs engagements sur le plan international, a rapporté l’APS.

«Les Etats-Unis ont abandonné de manière imprudente leurs principes pour quelque chose qui ne changera rien a la position de la communauté internationale en ce qui concerne la résolution du conflit», a-t-il assuré, appelant le nouveau président américain Joe Biden a « annuler cette décision téméraire et cynique ».

Le président Joe Biden occupera ses fonctions de président des Etats-Unis a partir du 20 janvier prochain.

La décision de Trump est “insensée” et “irréfléchie”
L’ancien envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, avait qualifié lui-aussi la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental d’« insensée », « irréfléchie » et « dangereuse ».

Christopher Ross a souligné que «cette décision ne change rien a l’approche de la communauté internationale sur le dossier du Sahara occidental, et il y a une nécessité urgente d’appliquer les résolutions successives du conseil de sécurité».

Pour l’ancien envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental (janvier 2009 – mars 2017), l’administration Biden -qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain- fera bien d’annuler la décision de son prédécesseur, soulignant que les intérêts de l’Amérique en Afrique du Nord exigent une approche prudente et équilibrée.

Echourouk online, 19/03/2022

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