Bruxelles : Policier et gigolo

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Enquête ouverte à la police pour vérifier si un policier sous certificat médical est également un gigolo qui se prostitue sur Internet: «C’était un pari entre amis!»

La police de Bruxelles Capitale/Ixelles a ouvert une enquête interne : un policier de 28 ans est soupçonné de se prostituer. C’est ce que s’indique sa petite annonce de gigolo où il vend ses charmes « 200 euros de l’heure ».

C’est le sujet de conversation du moment qui fait jaser au sein de la police de Bruxelles Capitale / Ixelles (PolBru). Suite à l’absentéisme récurrent pour cause de maladie d’un policier de 28 ans qui travaille au sein de la Brigade Territoriale d’Intervention de Polbru, il a été découvert que celui-ci disposait d’un profil de gigolo sur le fameux site de petites annonces à caractère sexuel « Quartier Rouge ». Comment ? Tout bêtement en tapant son numéro de téléphone dans le moteur de recherche de « Google » ! Il apparaît en plus à la fois à visage découvert et dénudé sur sa petite annonce explicite… Une telle activité complémentaire n’est bien entendu pas tolérée au sein de la police. Raison pour laquelle une enquête interne a été ouverte.

Petite annonce explicite

« Mesdames, mesdemoiselles et couples, vous êtes au bon endroit (…) Mon rôle ? Vous offrir une compagnie de charme, une compagnie qui vous met à l’aise, qui vous fait du bien, qui vous fait sentir femme. Une seule règle d’or : je serai là pour vous ! Je suis disponible afin de vous accompagner là où cela vous plaira, pour faire ce qu’il vous plaira. Toutes les pistes sont envisageables (…) Toutes les femmes sont belles, aucun critère physique n’est requis ou rédhibitoire », écrit-il !

« 200 euros de l’heure »

« Maxime », son pseudonyme de gigolo, précise également ses possibilités et son tarif : « Dîner, échangisme, nuitée, possibilités de douche, trio (femme/femme/homme ou homme/homme/femme), voyage d’affaires à l’étranger, en faisant le gigolo pendant 1 heure ! », plaisantent notamment des policiers de PolBru !

« Non, bonne journée »

Sudinfo a contacté l’intéressé, qui nous a d’abord confirmé qu’il était bien « Maxime », le gigolo. Après lui avoir décliné notre identité et notre qualité de journaliste, à la question de savoir s’il acceptait de nous parler de son activité complémentaire de prostitué, notre policier nous a répondu du tac au tac avant de nous raccrocher au nez : « Non, bonne journée ». Puis, « Maxime » s’est fendu d’un message texte pour nous demander de lui répéter notre identité tout en prenant le soin d’effacer sa petite annonce du site Internet « quartier rouge » !

« Blague entre amis »

Il nous a finalement rappelés un peu moins d’une heure plus tard pour nous assurer qu’il s’agirait ici d’une « blague entre amis » et qu’il ne se prostitue pas le moins du monde. « On s’est fait un compte pour voir un peu comment ça pouvait tourner pour nous et ce qu’on pouvait recevoir comme type de messages. J’ai fait cela avec des amis, je ne vois pas ce que je peux vous en dire de plus », a-t-il affirmé, tout en nous demandant comme son épouse le lui soufflait à l’oreille : « En quoi cela (nous) regarde ? »

Nous lui avons rétorqué que ce n’est pas tous les jours qu’un policier se prostitue et « Maxime » nous a (re)pris au mot : « Déjà, si vous regardez bien, escorte et prostitution ne vont pas spécialement de pair, premièrement ! Et, deuxièmement, je ne fais ni l’un ni l’autre étant donné que cela part d’un canular entre amis ». Nous lui avons alors fait remarquer qu’il avait tout de même mis le paquet pour un « canular »…

« Pour gagner un pari »

Il faut en effet savoir que « Maxime » avait fait certifier, vérifier son profil sur « Quartier Rouge » et qu’il avait payé pour que sa petite annonce soit « Gold » / « Premium » et donc mise en avant par « Quartier Rouge ». À l’heure d’écrire ces lignes, « Maxime » faisait d’ailleurs partie des trois seuls gigolos / hommes qui avaient payé « Quartier Rouge » pour que leurs petites annonces se retrouvent en première position ! « Pour gagner un pari avec mes amis dont vous ne connaissez pas la somme qu’on a mise en jeu, je suis prêt à dépenser un peu d’argent », a soutenu « Maxime ».

Son épouse confirme

Suite à son refus de parler de l’objet de ce fameux « pari », c’est son épouse qui a pris le relais au téléphone pour confirmer sa version et répondre à cette ultime et dernière question : « Le pari, en gros, c’était celui qui arrive à trouver un premier rendez-vous sans évidemment aller jusqu’au bout ; c’était une connerie, on parlait des choses un peu taboues que les couples font et, entre mecs, ils ont dit : on va se faire une annonce et le premier qui arrive à trouver un truc sérieux remporte la mise ».

« Nous sommes tombés de notre chaise »

« Nous sommes tombés de notre chaise, le chef de corps Michel Goovaerts a immédiatement demandé l’ouverture d’une enquête interne », réagit Ilse Van de keere, porte-parole de la police de Bruxelles Capitale / Ixelles. « Les règles relatives à une activité complémentaire sont claires et figurent dans la circulaire ministérielle du 3 mai 2019. On ne peut pas exercer une activité complémentaire qui est contraire à la neutralité et à la déontologie de la police. Avoir une activité complémentaire de travailleur du sexe ne correspond pas aux valeurs déontologiques que la police propage », souligne-t-elle. « Selon les chiffres de la police de Bruxelles Capitale / Ixelles, environ 7,8 % de nos policiers et policières exercent une activité complémentaire (autrement dit : environ 170 sur environ 2.200 policiers et policières) », ajoute Ilse Van de keere.

«En tant que policier, il n’est pas interdit d’avoir un job en plus, mais la prostitution?»
Le président de la commission permanente de la police locale, Nicholas Paelinck, a également réagit sur cette affaire.

Par la rédaction
Sudinfo, 02/11/2022

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