Un scandale d’espionnage marocain secoue les renseignements néerlandais

Abderrahil El M., l'espion marocain présumé (Photo : Geenstijl)

Etiquettes : Maroc, Pays Bas, Abderrahim El M., lutte antiterroriste, NCTV,

La révélation qu’un traducteur arabe de 64 ans et haut responsable de la lutte contre le terrorisme au sein des services de renseignement néerlandais a potentiellement divulgué des informations sensibles au Maroc provoque une tempête politique aux Pays-Bas dans le dernier scandale d’espionnage impliquant la nation nord-africaine en Europe.

Selon les médias néerlandais, un agent du contre-terrorisme connu sous le nom d’Abderrahim El M. a été arrêté à Rotterdam cette semaine aux côtés d’une policière de 35 ans et d’un ancien responsable des services de renseignement après avoir affirmé depuis longtemps qu’ils fournissaient des secrets d’État au Maroc.

Les deux suspects étaient impliqués dans le Coordinateur national de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité (NCTV) des Pays-Bas, la principale unité antiterroriste du pays pour lutter contre l’extrémisme islamique.

Des sources décrivent « Abderrahim El M. » comme un interprète et analyste chevronné de la NCTV, avec des accusations d’espionnage contre lui dès 2021 mais qui n’ont jamais été suivies d’effet.

Il devrait rester en détention pendant au moins deux semaines après avoir été présenté à un magistrat jeudi matin. Le ministre néerlandais de la Justice, Dilan Yeşilgöz-Zegerius, a promis une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette affaire.

Le chef du Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders, a directement lié le fiasco à l’évolution démographique et à la communauté musulmane de 1,2 million de personnes du pays, principalement originaires de Turquie et du Maroc.

L’émergence du réseau d’espionnage présumé pourrait faire voler en éclats la coopération en matière de renseignement entre les Pays-Bas et le Maroc, une alliance qui avait déjà conduit à l’arrestation très médiatisée du chef du crime d’origine marocaine Ridouan Taghi en 2019.

Les Pays-Bas sont actuellement aux prises avec une vague de narcocriminalité menée par des migrants étrangers, Amsterdam n’ayant signé que récemment un accord d’extradition avec le Maroc pour s’occuper des criminels nés au Maroc.

Les électeurs néerlandais se rendent aux urnes ce mois-ci après l’effondrement du gouvernement centriste du pays, déclenché par la montée en flèche du nombre d’demandeurs d’asile et une révolte agraire contre les quotas d’azote.

Il s’agit de la dernière d’une série d’affaires d’espionnage impliquant le Maroc en Europe. Le Parlement européen est encore sous le choc du scandale du Qatargate et de la découverte d’un réseau clandestin de corruption par des fonctionnaires marocains, en particulier pour promouvoir les intérêts de Rabat au Sahara occidental.

Ces dernières années, le Maroc a tiré parti de son influence internationale croissante et de sa communauté d’expatriés pour montrer ses muscles en Europe. Il a été accusé d’avoir utilisé des logiciels espions israéliens pour piéger de hauts responsables espagnols à la suite des accords d’Abraham. Rabat a également normalisé ses relations avec Tel-Aviv alors qu’elle poursuit sa campagne militaire contre les rebelles au Sahara occidental.

Les autorités marocaines n’ont jusqu’à présent pas commenté les arrestations et les allégations d’espionnage.

The European Conservative, 02/11/2023

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